Il y a urgence d'élaborer une plate-forme qui intègre les points prioritaires d'intérêt commun entre l'Union européenne et un partenaire comme l'Algérie. C'est-à-dire qu'il faut redynamiser le dialogue politique bilatéral pour qu'il soit sur mesure. » Cette orientation a été transmise par Léonello Gabrici, chef de l'unité Maghreb à la direction générale des relations extérieures de la Commission européenne. Animant, hier au Sheraton Club des pins (Alger), une conférence sur le thème : « La politique de voisinage de l'Union européenne », M. Gabrici a plaidé pour « une révision du dialogue avec les pays de la rive sud de la Méditerranée » à l'instar de ce qui s'est fait avec ceux de l'Europe de l'Est. Toutefois, insistera-t-il, « il faut que l'Algérie, le Maroc ou la Tunisie dégagent eux-mêmes les axes de développement » auxquels l'Union européenne pourra apporter ce qu'il appelle lui « la valeur ajoutée européenne ». Celle-ci comprend, expliquera-t-il, « l'expertise, l'assistance technique et d'autres formes d'aide ». Tout en se félicitant que « l'accord d'association avec l'Algérie sera très bientôt ratifié », Léonello Gabrici s'est cependant défendu en affirmant : « C'est tout à fait normal que les choses soient allées plus vite avec les deux voisins maghrébins. » Car, fera-t-il observer, ces deux pays ont franchi des pas importants dans le dialogue avec l'Union européenne, notamment par rapport à certains préalables juridiques. Néanmoins, se rattrapera-t-il, « l'Algérie pourra compenser le retard et aller de l'avant avec de meilleurs avantages ». Ce qu'il lui fera dire juste après : « La politique européenne de voisinage, malgré ses apparences bureaucratiques, est une réalité qu'il s'agit d'apprécier au-delà des discours rhétoriques, et ce, à travers l'opportunité de définir ensemble les priorités. » Léonello Gabrici utilisera d'ailleurs le concept « même but ultime ». Concrètement, tentera-t-il d'expliciter, il s'agit de mettre en place des organes de suivi et de mise en œuvre qui permettent l'approfondissement du niveau de compréhension politique entre l'Union européenne et ses partenaires maghrébins. Sur ce point, le conférencier fera remarquer : « C'est quelque chose qui a beaucoup manqué par le passé, notamment avec l'Algérie. » Mais la situation actuelle conforte l'Union européenne dans son idée que « les réformes nationales propres » sont la meilleure manière de traiter certains problèmes, mais aussi certaines réalités inéluctables. Il citera l'exemple des flux migratoires, de la libre circulation des personnes, de la sécurité et des échanges culturels. A signaler que Léonello Gabrici est intervenu hier en qualité d'invité de l'Institut national des études stratégiques globales (INESG). Un institut qui organise régulièrement une série de conférences intitulées « Confluences internationales ».