L'agence officielle Saba a affirmé que deux civils ont été tués hier dans le bombardement de zones résidentielles à Sanaa, en «violation flagrante par l'opposition de la trêve» annoncée mardi et qui n'a pas tenu. Ces morts viennent s'ajouter à 19 autres tombés depuis mardi soir dans la capitale et Taëz, deuxième ville du pays. Parmi ces victimes figurent une femme et un bébé morts à Taëz dans leur maison, qui a été touchée par une bombe des troupes gouvernementales. Pourtant, le gouvernement a annoncé mardi à Sanaa une trêve qui n'a pas tenu et qui est intervenue après la mort de 15 personnes dans des violences dans la capitale et à Taëz. Le Yémen est secoué depuis fin janvier par un soulèvement populaire qui a déjà fait des centaines de morts et des milliers de blessés. Protestant contre la mort d'au moins trois femmes et trois enfants ces derniers jours, des centaines de femmes ont brûlé une pile de voiles hier à Sanaa, dans un message symbolique destiné aux tribus. Par ce geste, ces femmes ont affirmé avoir voulu inciter les chefs de tribu à appeler leurs proches à quitter l'armée et rallier la contestation. Une autre promesse de Abdallah Saleh Mardi, Ali Abdallah Saleh a assuré à l'ambassadeur américain qu'il compte se retirer du pouvoir. La porte-parole du département d'Etat américain a expliqué que le président Saleh a «convoqué l'ambassadeur» américain à Sanaa Gerald Feierstein et «réaffirmé son engagement auprès de lui de nous tous, de la communauté internationale» à signer le plan des monarchies du Golfe prévoyant son retrait du pouvoir, en échange d'une immunité pour lui-même et ses proches. Evoquant une «avancée», Victoria Nuland a ajouté : «Nous attendons de lui qu'il tienne cet engagement.» Ali Abdallah Saleh a déjà promis à plusieurs reprises de quitter le pouvoir mais s'est ravisé à chaque fois. Les forces du président Saleh ont conclu, mardi, avec leurs adversaires un cessez-le-feu à partir de 12h GMT, mais cet accord est violé dans l'immédiat. «La trêve n'a pas été respectée une seule seconde», a affirmé cheikh Hemyar Al Ahmar, frère de l'opposant Sadek Al Ahmar, en évoquant des bombardements sur leurs habitations dans le nord de Sanaa. Cheikh Hemyar a accusé les troupes de Abdellah Saleh de ne pas respecter la trêve. Le Conseil de sécurité des Nations unies a accentué la pression sur le président Saleh, vendredi, en lui demandant de quitter le pouvoir, de mettre fin à la répression des manifestations et de signer le plan proposé par les monarchies arabes du Conseil de coopération du Golfe (CCG). Des représentants du parti du président Saleh, le Congrès populaire général (CPG), ont rencontré lundi soir des diplomates européens et du Golfe à Sanaa pour débattre de l'application du plan, ont indiqué des responsables mardi. Les responsables du CPG ont informé les diplomates que le président accepterait le plan à condition de demeurer au pouvoir jusqu'à la tenue d'élections anticipées, ont précisé ces mêmes sources. Le président Saleh a également exigé qu'une clause de l'accord sur une refonte des forces armées, dont les unités d'élite sont contrôlées par les proches du président, soit retirée, d'après ces sources. Le porte-parole de l'opposition parlementaire et du Forum Commun, Mohammad Qahtan, a rejeté ces conditions : «Nous refusons toute modification de l'initiative du CCG.»