Le président yéménite Ali Abdellah Saleh a signé, hier, un accord de cessez-le-feu avec effet immédiat à l'égard de ses adversaires. Le cessez-le-feu en question est entré en vigueur à 15H00 locales soit12H00 GMT, et doit être suivi par le retrait des hommes armés des rues, le démantèlement des barrages et des barricades et le retour à la normale dans la capitale. L'accord fait allusion à la Première division blindée de l'armée, ralliée à la contestation, ainsi qu'au bureau du puissant chef tribal cheikh Mohsen al-Ahmar, deux parties engagées dans les combats contre les troupes du chef de l'Etat contesté. De violents affrontements opposent par intermittence à Sanaa les forces fidèles au président Saleh à la Première division blindée de l'armée commandée par le général dissident Ali Mohsen Al-Ahmar, notamment aux abords de la place du Changement où campent les contestataires qui réclament le départ du président depuis la fin janvier. Des combats opposent également dans le quartier d'Al-Hassaba (nord) les forces de M. Saleh aux combattants de cheikh Sadek al-Ahmar, chef de la confédération tribale des Hached, rallié à la contestation. Les manifestants, évalués à plusieurs milliers, tentaient de se diriger vers le quartier d'Al-Qaa, tenu par les forces fidèles au président lorsqu'ils ont été pris sous le feu nourri des forces de M. Saleh. Hier encore, Un manifestant a été tué par les tirs des forces du président yéménite Ali Abdallah Saleh et quatre personnes ont péri dans des violences à Taëz (sud-ouest) alors que et 40 autres ont été blessés par balles et des dizaines étaient asphyxiés par les gaz lacrymogènes à Sanaa. Suite à ces fâcheux évènements, le conseil de sécurité des nations unies a accentué la pression sur le président Saleh vendredi dernier en adoptant à l'unanimité une résolution lui demandant de quitter le pouvoir et de mettre fin à la répression des manifestations. Le président Saleh n'accepte donc de signer un accord et de léguer le pouvoir que dans le cas d'une éventuelle immunité pour lui-même et ses proches encouragé par la résolution de 2014. Des responsables ont indiqué hier que des représentants du parti de M. Saleh, le Congrès populaire général (CPG), ont rencontré, avant-hier soir, des diplomates européens et du Golfe à Sanaa pour débattre de l'application du plan du Conseil de coopération du Golfe (CCG). Les responsables du CPG ont informé les diplomates que le président accepterait le plan à condition de demeurer au pouvoir jusqu'à la tenue d'élections anticipées. Par ailleurs, Mohammad Qahtan, Le porte-parole de l'opposition parlementaire a refusé ces conditions.