La qualification de l'équipe nationale de football au Mondial 2010 a été l'occasion, pour tous les Algériens, de démontrer encore une fois leur attachement immuable et sans faille aux couleurs et à l'emblème national. Mieux, il s'agissait surtout de manifester son appartenance à une nation qu'est l'Algérie. Malheureusement, même s'il constitue le symbole par excellence de la souveraineté nationale et de l'Etat algérien, notre drapeau est souvent l'objet de graves atteintes émanant soit d'individus ou plus grave encore d'institutions de l'Etat. Dans la wilaya de Blida, nombreuses sont les structures publiques qui ne respectent nullement le drapeau national. Déchiré, sale, accroché n'importe comment sur des supports inadaptés, l'emblème national subit toutes sortes de déchéances. Certaines institutions ne prennent même pas la peine de l'accrocher sur le haut de leur façade comme le stipule la loi. A Mouzaïa, à titre d'exemple, le drapeau national n'est déployé ni sur le fronton de la Cnas, ni sur celui du bureau des Impôts. Il en est de même à l'agence commerciale de la Sonelgaz, ainsi qu'au niveau de la façade de certains établissements scolaires, dont l'école primaire Khadoudja Benkebaïli. Un ancien moudjahid qualifie ce constat affligeant de : «scandaleux et d'atteintes à la mémoire des chouhada qui ont payé de leur vie pour que le drapeau national flotte sur toutes les institutions de l'Etat ». La BADR donne le mauvais exemple Le plus scandaleux encore, est cette image de l'emblème algérien accroché à l'aide d'un manche en bois au lieu d'une hampe conçue spécialement pour un drapeau, au dessus de la porte d'entrée de la banque BADR de Mouzaïa. La succursale régionale de cet établissement financier, sise à Blida-ville (place Ettout), ne semple surtout pas se préoccuper de l'état dont lequel est l'emblème national accroché au dessus de l'entrée principale de cette institution. Même s'il est plus que terne et sale, donnant même l'aspect d'un chiffon, personne n'a osé faire quelque chose pour le changer. «C'est tout ce que vaut le sang des martyrs ?», s'est exclamé, avec beaucoup d'amertume, un septuagénaire à la vue d'un spectacle qu'il qualifia de désolant et de dramatique à la veille de la célébration du 57e anniversaire du déclenchement de la révolution du 1er Novembre. «C'est de l'irrespect pour le million et demi de martyrs», ajoute ammi Mohamed, un blessé de la guerre de libération. Le constat est le même dans la localité de La Chiffa où le drapeau national est absent ou totalement invisible. Au niveau du bureau de poste, le drapeau national n'est même pas visible, comme le stipule la loi, mais accroché aux barreaux d'une fenêtre. Celui de la maison de jeunes est dans un piteux état. A El Affroun, des responsables de structures étatiques n'ont pas jugé utile d'appliquer les directives de déploiement de l'étendard national sur les frontons de leurs institutions. A la CNEP et la SAA, l'emblème ne flotte pas sur la façade de ses établissements. Au niveau de la gare ferroviaire, le drapeau national est très mal accroché tout en haut sur le toit de la bâtisse. Les écoles aussi… Les établissements scolaires ne sont pas exempts de cette négligence, à l'image du CEM colonel Chabou situé au centre-ville, dont les responsables n'ont pas jugé utile d'accrocher le drapeau à l'entrée du collège. Et dire que la structure accueille de jeunes élèves à qui l'on apprend l'amour de la nation et le respect des couleurs nationales. Lorsqu'il est accroché sur les façades des institutions, l'emblème national ne répond que rarement aux normes. Les dimensions, la qualité du tissu et les couleurs ne sont presque jamais respectées. Les ateliers de confection du drapeau algérien pullulent à Blida et ses environs. Toutefois, aucune institution ne semble s'inquiéter de la qualité de la confection et le respect des normes. Des ateliers exerçant au noir ne sont pas aussi inquiétés. Le drapeau algérien est parfois même importé de Chine, tout en étant aussi facilement écoulé alors qu'il est loin de répondre aux normes. A Blida, il y a «officiellement» toute une commission chargée de contrôler l'état de l'emblème national. Présidée par le secrétaire général de la wilaya, cette commission semble ne rien faire pour défendre les couleurs nationales. La réalité du terrain est plus que révélatrice.