Les travailleurs réclament la levée des sanctions à l'encontre d'un syndicaliste et demandent des contrats de travail qui leur garantissent la stabilité. Un rassemblement a été organisé, hier, par l'union locale de l'UGTA, devant le siège de l'inspection du travail de la wilaya de Tizi Ouzou. La manifestation a regroupé plusieurs dizaines de travailleurs, des représentants de sections syndicales des entreprises implantées dans la zone industrielle Aïssat Idir de Oued Aïssi. A eux, se sont joints les travailleurs de la briqueterie d'Irdjen en grève depuis 15 jours. Sur une pancarte accrochée au portail de l'inspection il est écrit : « Le privé est en infraction, l'inspection du travail en hibernation. » Le secrétaire chargé de l'organique à l'UGTA, M. Lateb, déclare : « Nous sommes venus ici pour dénoncer l'immobilisme de l'inspection du travail de Tizi Ouzou à l'égard de la situation qui prévaut à la briqueterie d'Irdjen. Nous avons relevé que l'inspection du travail a manqué à sa mission transcrite dans la loi, notamment l'article 2 qui stipule entre autre que l'inspection du travail est chargée de procéder à la conciliation, au titre de la prévention et du règlement des conflits de travail. » Lui emboîtant le pas, le secrétaire général de l'union locale, dit : « D'abord nous avons essayé de ramener les responsables de l'unité d'Irdjen à la table de négociation, mais depuis l'enclenchement de la grève, ces derniers ont déserté leur entreprise. Quant à l'inspection du travail, celle-ci ne joue pas son rôle, mais elle doit réagir pour solutionner le conflit opposant la section syndicale de l'usine et la direction. » Il est utile de rappeler que les travailleurs de la briqueterie d'Irdjen ont entamé une grève illimitée depuis le 27 août 2009. Ces derniers réclament toujours le versement des arriérés des primes et un mois de salaire. Par souci de stabilité, ils revendiquent, outre l'aspect financier, des contrats convenables en remplacement des contrats précaires d'un mois. « Je me suis marié l'année dernière, je n'ai pas bénéficié de mes congés à cette occasion. Je travaille et je vis la peur au ventre quant à mon sort à chaque fin de contrat, autrement dit, à chaque fin de mois », dit un travailleur. Un autre pense que « le payement qui s'effectue par espèces dans l'entreprise ne nous rassure pas de la santé financière de l'entité et pas moins de notre propre sécurité en sortant de l'usine le jour de paiement ». Par ailleurs, la section syndicale est déterminée « à mettre en œuvre le protocole d'accord qui a été conclu en avril 2009, la reconnaissance effective du partenaire social en installant le comité de participation tel que consacré par la loi et l'arrêt de l'action disciplinaire contre un délégué syndical, suspendu de ses fonctions depuis une semaine ». Les syndicalistes appellent le gouvernement à trancher définitivement sur la question de la représentation syndicale dans les entreprises privées. En début d'après- midi, les syndicalistes ont pu rencontrer le responsable de l'inspection du travail, qui aurait promis, selon les protestataires, de réagir en vertu de la loi.