L'eau d'irrigation demeure un réel problème dans la wilaya de Aïn Defla l Des mesures urgentes doivent être prises pour faire face à ce déficit. Des agriculteurs de la commune de Djelida, dans la wilaya de Aïn Defla font face ces derniers temps à un grave déficit en eau pour l'irrigation de leurs terres. Les fellahs de la commune de Djelida (sud-est du chef-lieu de la wilaya de Aïn Defla) ont saisi les autorités locales, à leur tête le chef de l'exécutif, lui demandant d'intervenir en leur faveur en les autorisant à exploiter les eaux du barrage de Harraza, situé sur le territoire de ladite commune. Le barrage en question a vu son niveau diminuer de façon alarmante et sa superficie se rétrécir sensiblement en raison de l'irrigation illicite mais, également, à cause d'autres facteurs techniques liés à la construction de cet ouvrage, selon des sources proches du secteur au niveau local. Des raisons jugées suffisantes pour interdire aux fellahs de la région d'irriguer leurs terres à partir de ce barrage sans l'aval des instances compétentes. Cependant, relèvent des agriculteurs, les besoins en eau pour l'irrigation sont réels et doivent être pris en charge en urgence. Le seul organisme habilité à intervenir à cet effet est l'Office national de l'irrigation et du drainage (ONID), dont le siège se trouve à Khemis Miliana et qui a pour missions principales de commercialiser l'eau agricole, de gérer l'exploitation et la maintenance des réseaux d'irrigation et réseaux connexes, ainsi que de fournir conseils et assistance aux usagers de l'eau agricole. Cet organisme prend en charge deux périmètres importants localisés au nord-ouest de la wilaya de Aïn Defla, à savoir celui du Haut-Cheliff, d'une superficie de 20 300 ha et celui d'El Amra-El Abadia, dont la superficie est estimée à 8495 ha. Ces deux périmètres sont irrigués essentiellement à partir des eaux des 5 barrages que compte la wilaya et dont la capacité globale est de 667 millions de m3. Les périmètres en question reçoivent l'eau au moyen de cinq stations de pompage qui servent à son acheminement vers les principaux réseaux. Selon des responsables au niveau de l'ONID, les périmètres du Haut-Cheliff et d'El Amra-El Abadia ont bénéficié, durant l'année écoulée, d'une importante quantité d'eau à la faveur de la campagne d'irrigation, ayant donné lieu à l'irrigation de 47 ha, soit un taux de 98,86% des besoins concernant le périmètre du Haut-Cheliff et 100% s'agissant de ceux du périmètre d'El Amra-El Abadia. Cette opération a ciblé particulièrement les surfaces arboricoles, selon la même source qui déplore au demeurant les agissements de certains fellahs échappant à la surveillance et qui ont recours à l'irrigation illicite en dehors du périmètre autorisé. Dans ce sillage, les responsables de l'ONID ont estimé le taux de perte en eau agricole à 53,70% de la quantité globale déversée, imputant cette situation à plusieurs facteurs, dont l'exploitation de l'eau agricole sans autorisation, la vétusté des équipements hydrauliques et les actes de vandalisme que subissent ces mêmes équipements. Dans cet ordre d'idées, la commission en charge de ce dossier, au sein de l'Apw, ne manquera pas de relever, dans son dernier rapport sur le secteur, l'existence d'obstacles qui freinent le bon fonctionnement de l'ONID et les répercussions négatives qui en découlent quant à l'usage rationnel de l'eau agricole. Néanmoins, est-il souligné, il s'agit pour cet organisme de prendre les dispositions nécessaires afin de répondre aux besoins des agriculteurs au moment propice et ne pas les soumettre à des contraintes, en procédant aux opérations d'irrigation selon un calendrier précis. Dans la même optique, les membres de cette commission plaident en faveur de l'introduction d'une clause dans la convention signée par les deux parties pour permettre l'indemnisation des fellahs en cas de pertes dues au non-respect des engagements par l'ONID d'octroyer l'eau agricole en temps voulu. D'autres mesures doivent aussi être prises par les responsables de cet office, estiment des agriculteurs qui se retrouvent privés des opérations d'irrigation alors que des oueds traversent leurs terres. Ce sont ces mêmes oueds, ajoutent les concernés, qui permettent à l'ONID d'acheminer l'eau vers les périmètres raccordés au réseau. Les revendications des fellahs de Djelida remettent ainsi sur le tapis les mêmes doléances déjà exprimées par les fellahs opérant au niveau d'autres communes de la wilaya de Aïn Defla.