En plus de l'importante superficie agricole dont elle dispose, la région pourrait bénéficier de l'engouement pour les produits bio, qui concourt à l'épanouissement des métiers de la terre. La subdivision agricole de Sidi Aïch couvre une région caractérisée par un relief montagneux à forte pente, traversée par l'oued Soummam, et qui s'étend sur une superficie de 7399 hectares, dont 6706 de superficie agricole totale (SAT). Cette importante superficie agricole confère à la région de nombreux atouts pour le développement de différents métiers à vocation agricole. Ces derniers temps, à l'heure de l'austérité et de la perte vertigineuse du pouvoir d'achat, l'on assiste à un retour progressif vers le travail de la terre. La cadastration aidant, des parcelles jadis laissées en jachère, dévorées par des maquis ou des herbes folles, commencent à retrouver leur aspect d'antan, quand l'agriculture familiale était la principale source de revenus des villageois. Avec ou sans l'aide de l'Etat, beaucoup de petits projets agricoles commencent à voir le jour dans diverses filières : l'oléiculture, la cuniculiculture, l'apiculture, l'aviculture… L'engouement pour les produits bio et leur demande toujours croissante par des consommateurs plus vigilants sur le contenu de leurs assiettes fait que ces métiers sont devenus présentement très prisés, parce que très rentables. «Tôt ou tard, tout le monde reprendra le chemin oublié des champs. C'est une exigence aussi bien économique que sanitaire», nous dit dans ce sens Mouloud Touaoula qui, en plus de son métier d'enseignant, entretient un rucher qu'il agrandit d'année en année. Fait remarquable, même des produits auxquels on ne prêtait guère attention il y a quelques années, à l'exemple des olives sauvages, du caroube, des figues de Barbarie et des graines de lentisque, commencent à être vus sous un nouveau jour et à montrer peu à peu leurs vertus. L'ouverture dans la wilaya de Béjaïa de quelques unités de transformation et de conditionnement des produits de l'agriculture biologique fait que des produits jusque-là délaissés sont maintenant fortement commercialisés et sont devenus source de conséquents revenus. Dans le cadre du FNDR, et selon les chiffres qui nous ont été donnés par la subdivision agricole, pour l'année 2018, 345 ruches pleines seront distribuées entre 36 apiculteurs et 5845 plants d'oliviers seront répartis entre 148 bénéficiaires. S'agissant des pistes agricoles, 11 kilomètres sont en réalisation dans les communes de Tifra et Tinebdar dans le cadre du FNDR, et 8,7 kilomètres, dans la commune de Sidi Ayad, dans le cadre du FCCL. Pour la mise en œuvre de la circulaire interministérielle n° 750 du 18/07/2018 relative à l'assainissement du foncier agricole, un recensement a été effectué ces jours-ci dans la circonscription, faisant état de 37 exploitations agricoles sans titre. Ces exploitations, une fois leur situation assainie, devraient obtenir des actes de concession. Aux efforts consentis sur le terrain dans cette dynamique de renouveau agricole dans le cadre privé ou dans celui des dispositifs d'aide de l'Etat, des actions d'accompagnement sont organisées par des associations et des organismes publics pour booster davantage ces efforts et leur donner plus d'épaisseur. Des séminaires, des journées de sensibilisation et de formation, des foires agricoles, des fêtes de certains produits de la terre se tiennent çà et là, de façon régulière. «Notre objectif, c'est notamment étendre la superficie agricole exploitable, augmenter la production et la productivité, créer de l'emploi en milieu rural, protéger le patrimoine génétique local, lutter contre l'exode rural et protéger l'environnement», souligne, à ce propos Boualem Bellil, le subdivisionnaire de la circonscription. Ce qui est sûr, nous affirme-t-on à la subdivision de Sidi Aïch, c'est que si ces efforts se maintiennent à ce rythme, d'ici quelques années nous aurons une véritable économie intégrée, où tous les produits de l'agriculture se retrouveront dans un circuit d'écoulement fluide qui encourage la production et la compétitivité.