Réussite de greffes de cellules du pancréas visant à combattre le diabète de type 1.La greffe de cellule du pancréas productrice d'insuline a été réalisée avec succès par une équipe de chercheurs français. Les résultats de cette recherche est très prometteuse, selon les spécialiste dans le traitement du diabète de type 1 sévère. L'équipe de l'Inserm de l'université et du CHU de Lille a publié les résultats de cette étude montrant la réussite de greffes de cellules du pancréas visant à combattre le diabète de type 1 chez 14 patients, et ce, sur plusieurs années. La majorité de ces malades vit, désormais, sans avoir besoin de s'injecter de l'insuline, mais, en contrepartie, ils doivent suivre un traitement antirejet assez lourd « qui leur permet tout de même de retrouver une vie aussi normale que possible. Certains de ces patients ont ainsi pu reprendre leur activité professionnelle », affirme-t-on. Ce sont donc des cellules des îlots de Langerhans du pancréas, foyer de la production d'insuline dans le pancréas (provenant de donneurs sains), qui ont été administrées au patient par une perfusion dans la veine du foie, où elles vont s'implanter pour sécréter l'insuline et réguler ainsi la glycémie. Deux ou trois injections ont lieu, étalées sur deux ou trois mois. Les patients ayant subi le traitement n'ont plus eu besoin d'injection d'insuline, 12 jours en moyenne après la dernière transplantation cellulaire. Après 3 à 6 ans, 11 des 14 patients ayant suivi ce traitement ont gardé ces îlots fonctionnels et ont, en conséquence, un équilibre glycémique satisfaisant. 8 de ces 11 patients n'ont même plus besoin d'injections d'insuline, bien qu'ils doivent prendre un traitement immunosuppresseur à vie pour éviter le rejet de la greffe. Le traitement antirejet requis est puissant et nécessite une surveillance constante pour détecter et traiter les éventuelles complications infectieuses et tumorales liées à la diminution des défenses immunitaires. « Nos travaux montrent que la thérapie cellulaire du diabète est efficace et que la fonction initiale des cellules greffées est l'un des éléments-clés de son succès durable. Pour l'instant, cette nouvelle approche thérapeutique reste, cependant, réservée aux formes de diabète les plus instables pour lesquelles le pronostic vital est engagé », précisent François Pattou et Marie-Christine Vantyghem. C'est en 2004 que l'équipe dirigée par François Pattou, du CHRU de Lille annonçait alors la réussite d'une greffe de cellules pancréatiques chez un patient atteint d'une forme sévère de diabète de type 1. Ce type de diabète est provoqué par la non production d'insuline par le pancréas. Cette hormone permet au corps de réguler l'utilisation et le stockage du sucre en fonction des besoins de l'organisme. Si l'insuline n'est plus produite ou très peu produite, la quantité de sucre dans le sang (la glycémie) devient trop importante et entraîne toutes sortes de dysfonctionnements dans de nom-breux organes, comme le cœur, l'œil ou les reins. A noter que l'insuline est produite par les cellules bêta du pancréas, aussi appelées îlots de Langerhans. La destruction de ces cellules conduit à la réduction de production d'insuline. Dans de nombreux cas, des injections quotidiennes d'insuline parviennent à réguler la glycémie. Mais parfois, le diabète devient instable et les injections ne parviennent plus à le contrôler. Pour ces cas sévères, les chercheurs ont donc pensé à une transplantation de cellules productrices d'insuline prélevées dans le pancréas d'un donneur décédé. La technique est prometteuse, mais les donneurs se font vraiment rares.