Le Premier ministre éthiopien et le président érythréen ont signé, le 16 septembre dernier à Djeddah, un accord de paix en vue de la consolidation de leur réconciliation. Le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, le roi d'Arabie Saoudite et des représentants de l'Union africaine étaient également présents à la cérémonie de signature de l'accord. Le contenu n'a pas été dévoilé, mais des sources proches du gouvernement saoudien affirment qu'il contribuera à consolider les relations entre les deux pays. Il a été conclu deux mois après que le président érythréen, Isaias Afewerki, et le Premier ministre éthiopien, Abiy Ahmed, ont signé une déclaration de paix mettant fin à deux décennies d'hostilités entre les deux pays d'Afrique de l'Est. L'accord conclu il y a deux mois rétablit officiellement les relations diplomatiques entre l'Ethiopie et l'Erythrée. Signé à l'initiative de M. Abiy, qui a été nommé en avril dernier, il met fin à un conflit frontalier qui a fait 80 000 morts entre 1998 et 2000. Abiy Ahmed et Isaias Afewerki étaient tous les deux présents à Djeddah, dimanche, pour un sommet tripartite concernant les deux Etats est-africains et l'Arabie Saoudite. Addis-Abeba et Asmara se sont mis d'accord pour entretenir une coopération dans les domaines du commerce, de la logistique et du développement portuaire, en plus de créer une zone économique spéciale. Les dirigeants érythréen et éthiopien ont discuté du développement des ports, des infrastructures et des services logistiques, lors d'une réunion aux Emirats arabes unis, en août dernier. Cet événement marque un changement de vitesse historique qui impulse une profonde reconfiguration régionale. La dynamique globale dans laquelle s'inscrit la Corne de l'Afrique donne un premier élément de réponse. Nous assistons depuis plusieurs mois à une internationalisation de la mer Rouge. La sécurisation de cet espace maritime est vitale pour la Chine mais aussi pour le Japon, les pays de l'Union européenne et les monarchies du Golfe.