Le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, a assisté dimanche à Djeddah, en Arabie saoudite, à la signature d'un accord de paix entre l'Ethiopie et l'Erythrée, selon un communiqué publié dimanche par l'ONU. «Cela signifie qu'il y a un vent d'espoir dans la Corne de l'Afrique (...)» (Guterres) «Je suis extrêmement heureux d'être ici à Djeddah, car j'ai eu l'occasion d'assister à un moment historique. La signature de l'accord de paix entre le président de l'Erythrée et le Premier ministre de l'Ethiopie est en effet un événement historique. Ce conflit a duré pendant des décennies», a dit M. Guterres lors d'un point de presse conjoint avec le ministre saoudien des Affaires étrangères, Adel Ahmed Al-Jubeir. Il a exprimé sa reconnaissance pour le rôle joué par l'Arabie saoudite qui a facilité cet accord. Le chef de l'ONU a également rendu hommage «d'une part, au courage, à la vision et à la sagesse du Premier ministre éthiopien, qui a su surmonter les énormes résistances du passé et ouvrir un nouveau chapitre dans l'histoire de son pays, ainsi qu'à la façon dont le président de l'Erythrée a rapidement répondu à ses initiatives de paix». «Cela signifie qu'il y a un vent d'espoir dans la Corne de l'Afrique. Ce n'est pas seulement la paix entre l'Ethiopie et l'Erythrée - c'est le fait que demain et après-demain nous aurons, ici en Arabie saoudite, le président de Djibouti et le président de l'Erythrée - deux pays qui se sont également opposés», a-t-il ajouté. Résolution du conflit entre l'Ethiopie et l'Erythrée : engagement pour la mise en oeuvre des Accords d'Alger L'Erythrée et l'Ethiopie ont signé lundi à Asmara une déclaration conjointe formalisant leur rapprochement et stipulant que les deux pays ne sont plus en guerre, à l'issue d'une rencontre entre les dirigeants des deux pays, s'engageant à mettre en oeuvre les accords d'Alger signés en 2000. Au lendemain d'une rencontre historique entre le président érythréen Issaias Afeworki et le Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed, les deux dirigeants ont signé lundi une «déclaration conjointe de paix et d'amitié», a indiqué le ministre érythréen de l'Information Yemane Gebremeskel. Ce texte déclare notamment que «l'état de guerre qui existait entre les deux pays est arrivé à sa fin. Une nouvelle ère de paix et d'amitié s'ouvre». Le même document précise que les deux pays oeuvreront à promouvoir une étroite coopération, dans les secteurs de la politique, de l'économie, du social, de la culture et de la sécurité. Il vient confirmer ainsi les annonces faites dimanche, à savoir la reprise du commerce, des transports et des télécommunications entre les deux pays, le rétablissement des liens diplomatiques et la mise en oeuvre de l'accord d'Alger sur le respect de la frontière. «Après la discussion, nous avons accepté de rouvrir nos ambassades», a déclaré le premier ministre éthiopien Abiy Ahmed, selon les chaînes de télévision publiques des deux pays, après ce sommet sans précédent depuis 20 ans. Accord d'Alger, ultime recours pour mettre fin au conflit Depuis l'arrivée au pouvoir à Addis-Abeba en avril, de M. Abiy, 42 ans, qui a ouvert la voie au dégel des relations. Le nouveau dirigeant a amorcé un train de réformes avec comme summum à ces bouleversements l'annonce début juin de son intention d'appliquer l'accord de paix d'Alger signé en 2000 avec l'Erythrée et les conclusions de la commission internationale sur la démarcation de la frontière. De 1998 à 2000, une guerre entre les deux pays a fait 80 000 morts, en raison de désaccords sur la frontière. Depuis, Asmara et Addis-Abeba n'avaient pas de relations diplomatiques.