Pointés du doigt par les commerçants en règle, les commerces improvisés donnent du fil à retordre aux contrôleurs. L'absence sur le terrain d'associations de consommateurs est déplorée. Pas de vente de pâtisseries, encore moins de Zlabia et autres aliments périssables, sans registre de commerce. Ainsi en a décidé la direction du commerce de la wilaya de Béjaïa dont les brigades de contrôle ont procédé, durant la première décade du ramadan, à la fermeture de 11 locaux pour défaut de registre de commerce, dont la majorité sont des pâtisseries et point de vente de Zlabia. Pour la même infraction, 77 autres locaux ont été fermés, pour rappel, l'été dernier. Beaucoup de commerçants, notamment les restaurateurs et cafetiers, obligés de baisser rideaux, se reconvertissent en vendeurs, notamment, de zlabia et autres confiseries. Selon M. Aït Moussa, chef de service à la direction du Commerce, les interventions des brigades de la répression des fraudes se sont soldées par 1400 procès-verbaux pour diverses infractions. Le même responsable précise que ces infractions sont essentiellement liées à la vente de produits impropres à la consommation ou périmés, au défaut de registre de commerce, de facturation et d'étiquetage ainsi qu'aux conditions d'hygiène des produits alimentaires, tels que le pain, les dattes, le lait…etc. Pointés du doigt par les commerçants réglementaires, les commerces improvisés donnent du fil à retordre aux contrôleurs et ne laissent pas indifférents les consommateurs « attentifs ». Invité à donner son avis sur les commerces informels qui s'improvisent dans les rues à l'occasion du mois de ramadan, M. Aït Moussa admet que ce genre d'activités occasionnelles pullule aussi pendant la saison estivale. « Nous, en tant que direction du Commerce, agissons conformément à la loi 06/03 du 25/02/2009 relative à la protection du consommateur et à la répression des fraudes qui impose des amendes allant jusqu'à 200 000 dinars. Si le contrevenant s'applique, la poursuite judiciaire est bonnement éteinte », a-t-il encore indiqué. Une fois l'infraction est matérialisée et qualifiée, les commerçants en infraction se voient infligés des amendes « dissuasives » ou font carrément l'objet d'arrêtés de fermeture. Et malgré les mécanismes et les moyens tant humains que matériels mobilisés pour réprimer la fraude, la bataille contre le commerce informel est loin d'être gagnée sur le terrain, à Béjaïa. Notre interlocuteur reconnaît que la lutte contre l'informel et la fraude n'est pas une mince affaire et en appelle à l'implication des citoyens et surtout à la mobilisation des associations à l'effet de sensibiliser un tant soit peu les consommateurs. « La lutte contre la fraude commence par les consommateurs auxquels sont destinés des produits alimentaires périmés ou contrefaits de nature à mettre en danger leur vie. Nos brigades de contrôle, certes, veillent sur l'hygiène et la qualité des produits alimentaires, mais elles ne peuvent pas être omniprésentes », conclut M. Aït Moussa en regrettant l'absence patente des associations, peu nombreuses à Béjaïa, sensées défendre les intérêts des consommateurs.