En ce mois de Ramadhan, le commerce de produits alimentaires bat son plein dans la wilaya de Tizi Ouzou. Les marchés de fruits et légumes sont bondés de monde dès les premières heures de la matinée, surtout que les prix des aliments n'ont pas connu de hausse cette année. Les pâtisseries aussi ne désemplissent pas, même après la rupture du jeûne. De nouveaux magasins ont ouvert leurs portes à travers les villes et villages de la région, pour proposer aux jeûneurs toutes sortes de marchandises. Les cafétérias et les restaurants se sont convertis durant ce mois sacré en vendeurs de pain et de confiseries orientales (kelb ellouz et zlabia). Mais rares sont les commerçants qui travaillent dans un cadre légal et dans le respect des conditions d'hygiène, constate-t-on. La vente de certains produits laitiers et de pain, exposés à l'air libre et à la poussière, nous renseigne sur l'insouciance de ces marchands (occasionnels pour la plupart) qui se font beaucoup d'argent, au détriment de la santé du consommateur. L'absence des autorités concernées dans certaines régions encourage tous les dépassements, comme cela est le cas dans la localité des Ouacifs où la plupart des commerces opèrent illégalement. Même constat à Draâ Ben Khedda, dont le centre-ville s'est transformé en un véritable souk. Les trottoirs sont occupés et des baraques ont poussé comme des champignons, au su et au vu des autorités locales, qui, selon des échos, auraient préparé un plan de lutte spécial contre le commerce informel pour le Ramadhan. Contacté à ce sujet, les responsables de la direction du commerce et de la répression des fraudes de la wilaya nous déclarent : « Le contrôle des vendeurs à la sauvette est du ressort des services de l'ordre. Nos agents s'occupent exclusivement des commerçants disposant de locaux fixes et de registres du commerce ». Devant l'anarchie qui règne dans le marché des produits alimentaires, les services de cette direction ont intensifié leurs contrôles à travers tout le territoire de la wilaya de Tizi Ouzou. Pas moins de 107 infractions, pour défaut d'hygiène ou absence de registre du commerce, ont été enregistrées durant les dix premiers jours du Ramadhan, indique-t-on. Les contrôleurs des prix et de la qualité ont établi 91 procès-verbaux, dont 5 propositions de fermeture de magasins sur un total de 293 interventions effectuées. La détention et la mise en vente de produits impropres à la consommation et non conformes sont à l'origine des sanctions qui peuvent aller jusqu'à la fermeture définitive des magasins en infraction. Des saisies ont aussi été effectuées et ont concerné tous les produits. 485 kg de viande blanche d'une valeur de plus de 10 millions de centimes, provenant d'abattages clandestins ont été saisis depuis le début du Ramadhan. Plus de 7 kg de viande hachée, préparée à l'avance, a aussi été saisie par les mêmes services de la wilaya. La valeur de cette marchandise est de 3889 DA, ajoutent nos interlocuteurs. Après contrôle de la qualité, la marchandise saisie est réorientée vers les centres d'intérêt collectif, à l'exemple du Croissant-Rouge algérien et autres établissements qui offrent des repas pour les démunis.