L'acteur américain Patrick Swayze, décédé lundi à 57 ans des suites d'un cancer du pancréas, avait gagné la célébrité avec une poignée de films à succès au tournant des années 80 et 90, cultivant un profil d'homme sans histoires, plutôt atypique à Hollywood. Si l'acteur, né en 1952, n'avait plus connu de véritable succès depuis Point Break, extrême limite (1991), sous la direction de Kathryn Bigelow, il semblait devoir bénéficier à jamais du statut de sex-symbol acquis grâce à l'énorme succès de Dirty Dancing, sorti sur les écrans en 1987. Dans ce film d'Emile Ardolino, Patrick Swayze, corps sculptural et mâchoire carrée, endossait le rôle d'un professeur de danse et faisait montre de son talent d'acteur, mais aussi de danseur et de, compositeur (il est l'auteur du tube du film, She's like the wind). C'est d'ailleurs par la danse que Patrick Swayze était entré dans le monde du spectacle. Fils d'une chorégraphe et d'un dessinateur industriel, il avait quitté en 1972 son Texas natal pour New York, où il prit des cours de danse dans les écoles des prestigieux ballets Harkness et Joffrey. Il s'orienta ensuite vers la comédie et débuta sur le grand écran en 1979 dans Skatetown, USA, un film musical dans la veine de Saturday night fever. Après des années de séries télévisées et de téléfilms, Dirty Dancing lui apporte une gloire instantanée, confirmée par son rôle dans Ghost (Jerry Zucker, 1990), où il donne la réplique à Demi Moore et Whoopi Goldberg et joue la victime d'un meurtre qui revient hanter sa petite amie. L'année suivante, le magazine People en fait « L'homme vivant le plus sexy » et dans Point Break, il donne la réplique à un petit nouveau qui ne tardera pas à faire parler de lui, Keanu Reeves. En 1992, il s'illustre dans un rôle plus dramatique dans La Cité de la joie, de Roland Joffé, où il interprète un médecin américain désabusé, parti combattre ses démons personnels à Calcutta, en Inde. Si sa carrière, marquée par trois nominations aux Golden Globe, ne retrouve plus les sommets du box-office, il continue néanmoins à travailler régulièrement, donnant même la réplique à Jake et Maggie Gyllenhaal en 2001, dans le film culte Donnie Darko. Il cultive par ailleurs une image de garçon sage, pour le moins inhabituelle à Hollywood. Tout juste concédera-t-il avoir eu quelques problèmes avec l'alcool, mais rien ne semblait pouvoir entacher sa réputation. Sa vie sentimentale faisait elle aussi figure d'exception. L'acteur s'était, en effet, marié en 1975 avec son amour de jeunesse, Lisa Niemi, qui l'a accompagné jusqu'à sa mort. Le couple n'avait pas d'enfants. C'est sa maladie qui avait ramené Patrick Swayze sur le devant de la scène. Après avoir gardé son cancer du pancréas secret pendant plusieurs mois, les rumeurs sur sa mort imminente l'avaient obligé à le rendre public en mars 2008. Dans un entretien à la chaîne ABC, en janvier 2009, il était apparu très amaigri et fatigué, mais s'était montré extrêmement combatif. Dans les mois qui ont suivi, il avait dû démentir à plusieurs reprises les rumeurs annonçant sa mort. Le gouverneur de Californie et ancien acteur, Arnold Schwarzenegger, a rendu hommage à l'acteur, « un artiste talentueux et passionné. Il a joué un large éventail de personnages, sur scène et au cinéma, réussissant à faire croire que le difficile métier d'acteur était simple , je sais par expérience qu'il n'en est rien », a-t-il ajouté.