Le transport des voyageurs est de plus en plus cher sur les différentes lignes reliant les communes de la capitale. Sur certains itinéraires, des augmentations ont été appliquées sans que la moindre explication soit donnée aux usagers. C'est le cas notamment de la ligne Bab El Oued-Aïn Allah. En fait, après plusieurs refus, les autorités publiques ont fini par céder devant l'insistance des transporteurs qui avaient déjà tenté d'imposer des augmentations sans avoir l'aval de la direction des transports. Il y a quelques semaines, le prix du ticket a augmenté, passant de 20 à 25 DA. Le scénario était le même sur le trajet Bouzaréah-Raïs Hamidou. Le prix est également passé sans préavis de 20 à 25 DA au début de l'été, mais à ce jour, les habitants n'arrivent pas à avaler cette hausse «inexplicable». Sur la ligne Ouled Moussa-Eucalyptus, les prix restent indéfinis. D'ailleurs, les altercations entre transporteurs et voyageurs sont fréquentes, en raison des tarifs imposés. Des usagers ont affirmé que certains receveurs de bus demandent 10 DA, alors que d'autres en exigent 15 pour un trajet de quelques mètres. Les transporteurs, sur plusieurs lignes, profitent à fond de l'anarchie qui règne pour «arnaquer» les usagers. Un problème soulevé par plusieurs citoyens qui déclarent que certains receveurs appliquent des prix différents sur les mêmes lignes et itinéraires. «Depuis quelque temps, je dépense 30 DA de plus pour me rendre à mon lieu de travail», relève un habitant de la commune de Sidi Moussa, employé à Alger-centre. Ces augmentations viennent s'ajouter à celles appliquées depuis quelques mois par l'Entreprise de transport urbain et suburbain d'Alger (Etusa). Le transport des voyageurs est devenu plus cher sur la quasi totalité des lignes qu'elle assure. Sur certains trajets, tels que Ben Aknoun-Grande Poste, la hausse est de 50%. Sur bien d'autres lignes, le prix des tickets de l'Etusa est beaucoup plus cher que chez le privé. Une situation que subit le simple citoyen depuis quelques mois, notamment le travailleur obligé d'effectuer des déplacements réguliers. Par ailleurs, prendre un taxi n'est pas toujours la solution, notamment pour les petites bourses. En fait, ce moyen de transport n'est pas à la portée de tout le monde. Certains chauffeurs de taxi n'hésitent pas à empocher jusqu'à 30 DA pour un trajet de quelques centaines de mètres. «De la place Emir Abdelkader au tunnel des facultés, j'ai payé 25 DA», s'indigne un citoyen. Les Algérois, qui viennent de bénéficier d'un métro flambant neuf, se plaignent toutefois de la cherté du prix du ticket. Avec un prix forfaitaire de 50 DA, des centaines de citoyens ne peuvent prendre ce moyen de transport moderne. «Le métro a permis à beaucoup d'habitants de rejoindre Alger en quelques minutes, mais il demeure toutefois un luxe pour plusieurs usagers, qui préfèrent prendre le bus pour économiser quelques dinars», estime un père de famille. «Même avec la carte d'abonnement, le prix reste relativement cher pour certains travailleurs, dont le pouvoir d'achat est déjà érodé», explique un autre citoyen, ajoutant que les tarifs des lignes ferroviaires sont eux aussi élevés, notamment les trains électrifiés mis en circulation par l'Etat afin d'améliorer les prestations de service.