Comparaison n Aussi surprenant que cela puisse paraître, les nouveaux tarifs de l'Etusa sont globalement plus élevés que ceux appliqués par les opérateurs privés. Les usagers des bus de l'Etusa ont été surpris, au début du mois de juillet dernier, d'apprendre que les prix du ticket de voyage ont été sensiblement revus à la hausse. Certains ont très mal réagi à cette décision, allant jusqu'à se disputer avec les receveurs et les chauffeurs. L'augmentation sur certaines lignes est d'ailleurs de 100%, passant de 15 à 30 dinars. Le comble est que la direction de l'entreprise n'a même pas daigné informer au préalable les citoyens de cette décision qui vise à «renflouer les caisses de l'Etusa, qui, elle, se trouve confrontée à de sérieux problèmes financiers», selon les explications fournies dans la presse nationale par les représentants des travailleurs qui, au passage, ont déploré «l'insuffisance de la subvention versée par l'Etat». Pourquoi cette situation ? A quoi a servi, donc, le budget dégagé pour le redéploiement de l'entreprise ? L'Etusa travaille-t-elle à per- te ? Autant de questions qui méritent d'être posées. Malheureusement, les responsables de l'ex-Rsta nous renvoient vers le ministère des Transports à chaque fois qu'on les sollicite pour avoir des explications. Cela étant, et aussi surprenant que cela puisse paraître, les nouveaux tarifs de l'Etusa sont globalement plus élevés que ceux appliqués par les opérateurs privés. En prenant un bus de l'opérateur public en partance vers la place des Martyrs à partir de l'arrêt situé à quelques mètres de la gare routière du Caroubier, on paye 20 DA, même si l'on s'arrête à Tafourah ou à la Grande-Poste. Pour le même trajet, les transporteurs privés empochent 15 dinars seulement, voire moins, si le voyageur descend en cours de route. Autre exemple : le prix du ticket sur la nouvelle ligne desservant l'aéroport Houari-Boumediene à partir du centre d'Alger est de 50… dinars ! Il y a quelques mois, des transporteurs privés assuraient cette liaison avec, comme tarif, 25 dinars ! Sur quelle base l'Etusa a-t-elle établi sa nouvelle tarification ? «En tout cas, pas sur la réglementation qui s'applique à nous et qui fixe les prix sur la base du nombre de kilomètres à raison d'un dinar le kilomètre environ», nous a fait savoir un opérateur privé rencontré à la gare de Tafourah. Cette différence de tarification a fini par pousser de nombreux usagers à préférer les bus privés à ceux de l'Etusa. Payer 40 dinars au lieu de 20 DA chaque jour pour un salarié qui touche 15 000 dinars/mois, c'est énorme.