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Fêtes de fin d'année : Quand la nostalgie le dispute au rejet
Publié dans El Watan le 26 - 12 - 2011

Cet ingénieur des Ponts et Chaussées, 50 ans, au regard malicieux, a grandi à La Casbah dans une famille nombreuse. «Quand j'étais tout jeune, on célébrait tous les ans les fêtes de Noël et du nouvel an avec mes frères et sœurs», se remémore-t-il. Il se souvient de ces années 1970-80, où les Algériens, sans être des chrétiens, célébraient Noël dans la convivialité. C'était surtout une aubaine pour les enfants de recevoir des cadeaux de leurs parents qui se déguisaient pour la circonstance en «père Noël». A l'entame de son récit, ses yeux brillaient, à l'évocation de ces années «fastes». Période d'insouciance, de vivre ensemble et surtout de tolérance.
«A part le sapin de Noël, tous les autres ingrédients pour fêter cet événement étaient présent. Bûches, confiserie, chocolats, gâteaux en tout genre. Mes frères et moi avions même le père Noël comme ultime cadeau. C'était ma mère, pour nous faire plaisir et donner de la solennité à cette fête, qui jouait le rôle de père Noël», a-t-il indiqué. Et d'ajouter : «Notre mère nous enjoignait de laisser nos chaussures devant la cheminée pour que le père Noël nous ramène des cadeaux. Au petit matin, effectivement on trouvait par terre une multitude de cadeaux, pour notre plus grand bonheur.»
Rites étrangers
Le grand-père de Sid Ali M. était imam de la Grande Mosquée, à la place des Martyrs, durant les années 1940. Venue de la région d'Azzefoun, de Kabylie, cette famille de marabouts, ultraconservatrice, tout en demeurant extrêmement attachée à l'islam et à ses valeurs, fêtait néanmoins Noël, cette fête chrétienne qui célèbre chaque année la naissance de Jésus de Nazareth (Aïssa chez les musulmans). «Nous sommes une famille de pratiquants. Nous sommes même ultraconservateurs. Ma mère sortait rarement dehors. Ou si elle le faisait, c'est soit avec mon père ou avec l'un de nous, vêtue toujours de son haïk», précise notre interlocuteur.
Selon lui, la présence coloniale en Algérie a tissé des liens et créé des habitudes qui ne sont pas forcément celles de la culture et de religion des Algériens. Ils ont adopté ces traditions, ces rites étrangers de manière mécanique, sans qu'il puisse y avoir de connotation cultuelle ou religieuse à leur geste. «Nos grands-parents et nos parents ont vécu et cohabité avec les Européens. Cette cohabitation a fait que quelques-unes de leurs fêtes sont devenues les nôtres. C'était peut-être un autre ‘‘butin de guerre''. Nous avons ainsi partagé leur tradition religieuse, tout en restant profondément musulman», a-t-il indiqué.
Mais le début des années 1990, avec la montée de l'intégrisme et du fanatisme en Algérie, a mis fin à ces «rêves d'enfants» et les cadeaux qu'ils recevaient à l'occasion de cet événement. Le regain de religiosité a proscrit la célébration de ces fêtes, sous le prétexte que tout ce qui s'éloigne de la tradition du Prophète Mohammed (QSSSL) est illicite. Notamment les fêtes chrétiennes et juives. «Moi-même je ne fête plus Noël depuis la fin des années 1980. Pour le nouvel an, je le fais juste pour marquer l'événement avec ma femme, mes enfants ainsi que mes autres frères. Ça n'a plus le même charme ni le même goût d'antan. Il faut être à la page et ne pas être à la traîne avec le reste du monde», a-t-il révélé. «De plus, avec le recul, je crois que fêter Noël comme nous le faisions avant en famille ne correspond pas à mes croyances. Même si nous le faisions sans arrière-pensée religieuse», a-t-il reconnu.
Manque d'engouement
Ces derniers jours, sur les réseaux sociaux, des internautes faisaient des commentaires à travers lesquels ils appellent leurs «frères» à ne pas succomber à la tentation de célébrer les fêtes de Noël et du nouvel an. La raison ? Pour ces internautes, invoquant des hadiths du Prophète Mohammed (QSSSL), en fêtant ces événements, cela équivaudrait à s'assimiler aux chrétiens. Ce qui serait contraire aux recommandations du Prophète. Pour Mohamed Y., gérant d'une boulangerie-pâtisserie, à Alger-Centre, le public algérois ne manifeste plus le même engouement pour l'achat des gâteaux et des friandises, pour les fêtes de fin d'année. L'érosion du pouvoir d'achat, les innombrables problèmes auxquels est confronté le citoyen lambda chaque jour, sont pour beaucoup, selon notre interlocuteur, dans cette désaffection.
«Avant, en prévision du mois de décembre, on se préparait des mois à l'avance pour marquer l'événement comme il se doit pour satisfaire le client. Ce n'est plus le cas maintenant», indique Mohamed Y. «On vend certes toujours des gâteaux à l'occasion du nouvel an. Mais la différence est très minime avec les autres mois de l'année», a-t-il ajouté. Pourtant son magasin offre une pléthore de gâteaux de toutes sortes. Du chocolat spécial, mélangé aux amandes, des friandises pour cette occasion. Mais les bourses des citoyens peuvent à peine tenir pour oser s'offrir ce luxe digne des pays au niveau de vie «élevé».


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