Il n'y a aucune certitude quant au jour exact de la naissance du prophète Jésus. La date du 25 décembre n'a été arrêtée qu'en 354, par le Pape Libère. À cette époque, l'Eglise chrétienne instaure un calendrier des fêtes afin de supplanter les rites romains (Saturnales), germaniques (Culte des morts) et celtes (Solstice d'hiver). Le christianisme voyant Jésus comme la "lumière du monde", son association au solstice d'hiver, à la résurrection du soleil, leur apparaît parfaitement naturelle. Noël est donc à la fois synonyme de lumière et de naissance du Christ. Il subsiste d'ailleurs un débat sur l'étymologie même de ce mot. La date à laquelle les chrétiens fêtent Noël est avant tout un héritage de la Rome Antique. Bien avant la naissance de Jésus de Nazareth, la fin de l'année solaire (le solstice d'hiver) est une période charnière, pendant laquelle ont lieu de nombreuses célébrations vouées au culte du ‘'dieu des semailles et de la fertilité'', Saturne. Les Saturnales se déroulent du 17 au 24 décembre : pendant sept jours, famille et amis se rassemblent dans un décor de végétation et de guirlandes et s'offrent des figurines de pain ou de terre cuite. Lorsque Jules César réforme le calendrier lunaire alors en vigueur, pour adopter le calendrier solaire, dit "calendrier julien", le solstice est improprement fixé au 25 décembre (il a en réalité lieu le 21 décembre). Une erreur qui va perdurer et donner sa date à la Fête de la nativité... Pourquoi fête-t-on Noël le 25 décembre ? Les Evangiles précisent que Jésus est né six mois après son cousin Jean-Baptiste. La tradition le faisant naître le 24 juin, le jour de la Saint-Jean et de ses feux, la date de naissance de Jésus fut donc fixée au 24 décembre. Un texte d'Hippolyte de Rome (170-235), daté de 204 relate les festivités de Noël. Celles-ci avaient lieu bien avant cette date, même si aucune source écrite ne les mentionne. Toutefois, jusqu'au Vème siècle, c'est la fête de Pâques qui est la plus fêtée par les chrétiens. Noël est une fête importante, mais secondaire. La compréhension des textes bibliques a beaucoup progressé au XXe siècle, grâce notamment à la découverte des manuscrits de Qumran. L'étude de ceux-ci a pu déterminer que la conception de Jean-Baptiste telle qu'elle est mentionnée dans les Evangiles, avait bien eu lieu le 24 septembre. Sa naissance est donc bien le 24 juin, et donc celle du Christ le 24 décembre. La recherche historique a pu authentifier la pratique traditionnelle. On a longtemps cru que les chrétiens avaient placé la fête de Noël le 25 décembre pour remplacer la fête païenne du solstice d'hiver. Là aussi la recherche historique a pu préciser les choses. En réalité, la fête du Sol Invictus, le soleil invaincu, a été créée par les Romains au IIIe siècle. C'est l'empereur Aurélien (270-275) qui prend un décret en 274 pour faire du Deus Sol invictus la divinité officielle de l'Empire romain. L'effigie du dieu orne notamment les pièces de monnaie. Pour Aurélien, il s'agit de rétablir l'unité de l'empire et la cohésion des citoyens autour d'une divinité commune. Comme le christianisme connaît un grand essor, il pense pouvoir mêler la fête de la naissance du Christ à celle du dieu soleil. Le Sol invictus est fêté le 25 décembre, lors du solstice d'hiver. Ce n'est que lorsque l'Occident est passé du calendrier julien (celui de Jules César) au calendrier grégorien (celui du pape Grégoire XIII) en 1582, que le solstice d'hiver a été fixé au 21 décembre. Le sapin, la crèche et la bûche de Noël La date de Noël impose de prendre en compte des éléments archéologiques, politiques, bibliques et astronomiques. Mais Noël c'est aussi les nombreuses traditions et coutumes qui se sont fixées au cours des siècles. Le sapin de Noël en est la partie la plus visible. Dans sa forme moderne, les historiens en font remonter l'origine à l'Europe du Nord. Le sapin est l'image de la lumière qui demeure dans les ténèbres, puisqu'il ne perd pas ses épines en hiver. En Alsace (Région du Nord-est de la France), on le décorait de pommes et de galettes. Les pommes représentaient le fruit du péché originel, et les galettes, l'hostie. La perdition et la rédemption étaient ainsi associées. Actuellement, les pommes ont donné lieu aux boules qui ornent les sapins, et les galettes, les sucres d'orge ou les bonshommes en chocolat, qui le décorent et ravissent les gourmands. La crèche de Noël fut à l'honneur cette année avec les nombreuses polémiques administratives que les crèches ont suscitées. Il y a toujours eu dans les campagnes et dans les villes des représentations de crèches vivantes, jouées par des comédiens et des troubadours. Au moment de la Révolution française, les églises étant fermées, les chrétiens ont commencé à constituer de petites figurines pour perpétuer l'histoire de Noël. En Provence, cela a donné lieu aux santons, les petits saints, réalisés en argile et peints à la main. L'ensemble des figurines s'éloignent grandement de la crèche de Bethléem puisqu'on retrouve la plupart des métiers du village du XIXe siècle: meunier, potier, poissonnier... et bien évidemment le célèbre ravi. L'histoire de la bûche, que les chrétiens consomment de façon traditionnelle au dessert, est elle aussi liée aux traditions paysannes. Le soir de Noël, on mettait dans le foyer une grosse bûche, qui devait tenir plusieurs heures : de la tombée de la nuit (environ 17h) au retour de la messe de minuit. Au cours du XIXe siècle, de nombreux paysans ont émigré vers Paris pour venir y travailler, amenant avec eux leurs traditions. C'est ainsi qu'en 1879, un pâtissier de Paris, Antoine Charadot, eut l'idée de faire un gâteau en forme de bûche. Il s'agit d'une génoise roulée et fourrée de crème au beurre. Le XXème siècle finissant a vu apparaître les bûches glacées, pour maintenir la tradition sous une autre forme. « Les treize desserts », c'est aussi une coutume de cette région. À l'origine, il s'agit de desserts que les chrétiens consomment au retour de la messe de minuit : c'est le grand souper. Il y en a treize, comme les apôtres du Christ. Certains sont des incontournables et se retrouvent dans toutes les villes et toutes les familles : la pompe à huile, les nougats blancs et noirs, la fougasse, d'autres peuvent varier selon les coutumes urbaines et les pratiques de chacun : les fruits frais (pomme, poire et orange), les raisins secs, la confiture de cédrat, noix, noisette, amande et figue sèche. Ce nom leur est donné car chacun représente un ordre religieux : capucin, augustin, dominicain et franciscain. Que représente Noël pour les musulmans? Dans la religion musulmane, Jésus est un prophète parmi d'autres. Sa naissance n'est pas fêtée. Selon certains choyoukhs, l'Islam interdit de fêter les célébrations des incroyants, que ce soit Noël, le nouvel an, la saint-valentin, la pâque et toutes les autres fêtes des non-musulmans. Il n'est pas permis aux musulmans de faire croire à leurs enfants que le père Noël existe, car le père Noël est une idole que les enfants des mécréants prient. (Exemple: la chanson qui dit: "Avant de fermer les paupières ils font une courte prière: "Petit Papa Noël, quand tu descendras du ciel, avec des jouets par milliers, n'oublie pas mon petit soulier.'' Or, beaucoup de musulmans sont convaincus que la fête de Noël ne fait pas partie de leur traditions, d'ailleurs le seul jour où on offre un cadeau et encore très humble c'est le jour de (l'Aïd-el-Adha et l'Aïd el-Fitr). Pour les musulmans, la naissance de Jésus Christ n'a jamais été considérée comme le début d'une nouvelle ère. C'est l'année d'exil du Prophète Mohamed (QSSSL) à Médine, en 622 de l'ère chrétienne, qui marque le début de leur histoire. Notons que, le calendrier grégorien utilisé par une grande partie des chrétiens est solaire. Celui employé par l'islam est lunaire. La grande différence est que l'année lunaire est plus courte que l'année solaire (354 ou 355 jours au lieu de 365). Elle contient le même nombre de mois mais ils sont plus courts: ils ne comptent que 29 ou 30 jours. Les semaines comprennent aussi sept jours mais le jour le plus important est le vendredi. Les croyants se rassemblent à la mosquée pour prier ensemble. Les fêtes musulmanes sont fixées en fonction du calendrier lunaire.