Les agents consignataires maritimes dirigés vers le port de Mostaganem, cette semaine, ont été surpris par les déclarations des autorités faisant état du bon déroulement de l'opération de déchargement de véhicules. Dans une déclaration à El Watan, Mechri Abdelaziz, directeur de Assab Agency, s'est déclaré « outré » par le contenu du communiqué du port de Mostaganem, où il a réceptionné un navire transportant 362 véhicules. « Comment peuvent-ils dire que tout s'est bien déroulé alors que l'opération a été mal gérée ? », s'est-il insurgé. M. Mechri affirme que le navire est arrivé mercredi dernier à 15h, « mais l'entreprise portuaire n'a dépêché que 10 chauffeurs, dont 7 n'avaient pas obtenu l'autorisation de la police pour accéder au port. » Il a fallu attendre une heure pour régulariser leurs papiers et faire appel à des membres d'équipage du navire pour sortir les véhicules. A 17h, le déchargement a été suspendu alors que nous insistions pour terminer l'opération et libérer le navire. Les responsables ont refusé et l'opération n'a repris que vers 21h pour se terminer vers 22h30. Ce qui est un vrai gâchis pour nous. A Alger, les 362 véhicules auraient été déchargés en moins de deux heures. Plus grave, le bateau n'a pu quitter le port ; à cause d'un vent pourtant très faible, le seul remorqueur affecté n'a pas voulu l'aider à sortir. Il a fini par passer la nuit au port pour ne partir que le lendemain à midi. A cause de ce retard, il a dû annuler une opération de chargement de marchandise programmé ailleurs. Tout cela se répercute nécessairement sur le client ». M. Mechri affirme avoir « vraiment souffert » à cause du manque de moyens dont dispose le port. Ils sont « dérisoires ». Il explique qu'à Alger, l'opération de dédouanement est engagée 48 heures avant l'arrivée du navire. « Les véhicules sont dédouanés au fur et à mesure, alors qu'à Mostaganem, les douaniers ont été intransigeants. Il a fallu attendre que les 362 véhicules débarquent pour entamer la démarche. C'est un travail de fourmi qui prend un temps énorme », nous a-t-il déclaré. Ce dernier n'est pas le seul dans ce cas. Selon M. Mechri, un autre navire transportant 360 véhicules est arrivé au port de Mostaganem le 15 septembre dernier, « mais n'a pu entamer le déchargement des voitures qu'hier ». « Mon collègue Transit Univers s'est plaint des mêmes problèmes auxquels nous avons été confrontés. Le manque de chauffeurs, de moyens de remorquage, de lourdeurs dans la procédure de dédouanement, etc. Nous ne sommes qu'à la fin de l'été. » En hiver, souligne-t-il, « la situation sera catastrophique, parce que vu le manque de remorqueurs, les navires seront tout le temps bloqués ». « A Alger, nous n'avons jamais eu ce genre de problèmes. Dès que le navire arrive, les véhicules sont déchargés et quittent le port immédiatement. Ils n'attendent pas. De plus, les car-carriers sont tellement grands qu'ils résistent au vent. Mais à Mostaganem, un vent de moins de 25 nœuds les a bloqués. Pourquoi ? Parce que le port n'avait qu'un seul remorqueur », lance M. Mechri avec colère. Une colère qu'il explique par le fait qu'à la fin de l'opération de déchargement des véhicules, les responsables du port lui ont fait savoir, par le biais de leurs agents, qu'ils allaient faire un rapport sur le bon déroulement de la prise en charge des cargaisons. « C'est un mensonge. N'était l'aide de l'équipage qui a fait sortir les véhicules du navire, ce dernier serait resté au moins trois jours bloqué au port », dit-il tout en interpellant les autorités sur ce qu'il qualifie de « situation catastrophique ».