L'origine de cette situation est le conflit qui oppose l'EGPP à l'APC concernant la perception de la taxe de péage sur le produit du poisson débarqué par les chalutiers et qui profite actuellement à l'APC. La halle à marée où une quantité de poissons est quotidiennement débarquée pour être exposée ensuite à la vente en gros est dans un état d'insalubrité très avancé. Des flaques d'eau stagnante couvrent pratiquement toute la surface de la halle, des poissons pourris jonchant le sol et dégageant de fortes odeurs nauséabondes, tel est l'état des lieux de la halle à marée où s'effectue la vente en gros des poissons débarqués par les chalutiers au port de Ghazaouet. Devant cette situation de déliquescence qui perdure, les mandataires et armateurs se disent outrés par l'attitude laxiste des services responsables de l'hygiène de ces lieux où se vendent des produits destinés à la consommation. Apparemment, à l'origine de cette situation qui exaspère les gens de mer est le conflit qui oppose l'EGPP (l'entreprise de gestion des ports de pêche) à l'APC concernant la perception de la taxe de péage sur le produit du poisson débarqué par les chalutiers et qui profite actuellement à l'APC. Le responsable de l'EGPP estime que cette taxe lui revient de droit mais l'APC ne l'entend pas de cette oreille et continue à percevoir la taxe en question. D'après les responsables de la chambre de pêche, ce litige, qui n'est pas près de connaître un dénouement, a engendré la dégradation de la halle à marée. « Avant que ce bras de fer entre l'EGPP et l'APC ne surgisse, les employés de l'APC s'occupaient du nettoiement des lieux en utilisant une pompe électrique pour l'évacuation des eaux usées. Mais depuis que l'EGPP a coupé l'énergie électrique, en plus de l'envahissement des lieux par des vendeurs au détail qui empêchent les agents de faire leur travail, l'insalubrité est devenue insupportable », déclare un membre de la chambre de pêche. Il est vrai que l'état infect des lieux heurte la sensibilité des visiteurs curieux de connaître les différentes espèces de poissons et incommode les familles qui souhaitent s'évader en se rendant sur le môle d'Alger pour une virée nocturne. Une réunion a eu lieu entre les parties concernées pour éventuellement trouver une solution à ce problème qui ne fait que perdurer. « Il y a quelques mois, nous avions reçu une délégation européenne chargée de la mise à niveau des halles à marée. Nous eûmes honte de leur faire visiter les lieux tellement c'était répugnant. D'ailleurs, une Allemande qui faisait partie de la délégation, ne pouvant supporter une telle odeur a préféré rester loin des lieux », déplore notre interlocuteur. « Quelques jours après cette visite, lors d'une réunion avec le chef de daïra en présence du P/APC et de la commission d'hygiène de la daïra, nous avons clairement exposé l'insalubrité des lieux dans lesquels nous exerçons notre métier et depuis, nous attendons toujours à ce que nos doléances soient prises en considération », ajoute-t-il. Il est évident que si les choses restent ainsi, bientôt les personnes sensibles ne pourront plus accéder à cette halle à marée tellement l'odeur est pestilentielle.