L'émissaire américain est rentré bredouille au terme d'une mission de quatre jours dans la région du Proche-Orient, sans réussir à obtenir du Premier ministre israélien un accord sur un gel de la colonisation juive. Le président palestinien Mahmoud Abbas a déclaré hier que le processus de paix était « à présent bloqué » lors d'un entretien avec le président égyptien Hosni Moubarak au Caire après l'échec de la mission au Proche-Orient de George Mitchell, l'envoyé spécial des Etats-Unis pour le Proche-Orient. En effet, l'émissaire américain pour le Proche-Orient n'est pas parvenu au terme de ses entretiens avec le chef du gouvernement israélien vendredi à El Qods à obtenir un accord sur un gel de la colonisation juive et une reprise des négociations de paix israélo-palestiniennes. Il avait multiplié jeudi et vendredi les navettes entre M. Netanyahu et le président palestinien. Les efforts de M. Mitchell pour favoriser la relance des négociations de paix achoppent sur le refus des Israéliens d'arrêter la colonisation en Cisjordanie occupée. Les Palestiniens, de leur côté, réclament un gel complet des constructions. Le président palestinien a estimé qu'il appartenait à Israël d'ouvrir la voie aux négociations de paix, ajoutant que M. Mitchell reprendrait ses efforts auprès des responsables dans la région après les travaux de l'Assemblée générale de l'ONU. « Il n'y a plus de travail (pour Mitchell) avec les parties occidentales ou palestinienne car nous remplissons toutes nos obligations. Il faut se concentrer sur la partie israélienne », a-t-il souligné. Un accord sur la colonisation aurait ouvert la voie à un sommet tripartite la semaine prochaine à New York entre MM. Netanyahu, Abbas et le président Barack Obama, en marge de l'Assemblée générale de l'ONU. Un tel sommet permettrait de relancer les pourparlers de paix suspendus depuis l'agression militaire israélienne sur la bande de Ghaza (décembre 2008-janvier 2009). « Les négociations ne reprendront pas tant que la colonisation n'est pas arrêtée », a précisé M. Saeb Arekat. Quant à Netanyahu, son gouvernement n'envisageait pas de « gel » de la colonisation mais seulement un « ralentissement » de la construction limité à plusieurs mois. Après le départ de M. Mitchell, l'ambassadrice des Etats-Unis auprès de l'ONU, Susan Rice, a dit vendredi ne pas être en mesure d'annoncer un sommet tripartite à New York. Mme Rice a relevé devant la presse que l'Assemblée générale des Nations unies donnerait lieu à une multitude de réunions à l'initiative des Etats-Unis ou d'autres pays. Les Etats-Unis poussent à cette rencontre à laquelle Israël se disait jusqu'à présent intéressé, M. Netanyahu ayant toujours affirmé depuis sa prise de fonction au printemps dernier qu'il était prêt à reprendre les négociations « sans condition préalable ». L'émissaire américain avait appelé au Caire les protagonistes du conflit israélo-palestinien à « prendre leurs responsabilités » afin de permettre la reprise du processus de paix. « Les Etats-Unis demandent à toutes les parties, Israël, les Palestiniens et les pays arabes, de prendre leurs responsabilités envers la paix, par des actions qui aideront à créer un contexte favorable à la reprise des négociations », a-t-il dit à l'issue d'une entrevue avec le président égyptien Hosni Moubarak
