Barack Obama - George W. Bush Barack Obama enterre l'onéreux bouclier antimissiles que George W. Bush comptait implanter en Europe de l'Est d'ici 2013 : une station radar en République tchèque et dix intercepteurs de missiles balistiques de longue portée en Pologne pour faire face à la menace iranienne et des Etats voyous. Il propose une approche plus adaptée aux missiles de courte et moyenne portées. La raison officielle de cette décision, qui a déclenché la colère des républicains et une douche froide pour les amis de Bush à Varsovie et Prague qui la présentent comme une reculade qui risque de saper la perception du leadership américain ? «la menace de missiles iraniens de longue portée n'est pas aussi immédiate qu'imaginée auparavant», répond Robert Gates, Secrétaire américain à la Défense. Normal. L'establishment qui a fait les «évaluations» est celui qui évalue les armes de destruction massive irakiennes ! «Le meilleur moyen d'améliorer notre sécurité et la sécurité de nos alliés de manière responsable, c'est de déployer un système de défense antimissiles qui réponde mieux aux menaces auxquelles nous faisons face et qui utilise des technologies éprouvées», affirme Obama dans la présentation de cette «nouvelle approche». Des navires de la Navy, munis du système antimissiles AEGIS équipés d'intercepteurs Standard Missiles-3 pour défendre les alliés des Etats-Unis et les forces américaines en Europe, seront déployés en Méditerranée et en mer du Nord. Vers 2015, ces missiles conçus pour détruire des missiles balistiques à courte et moyenne portées, seront installés sur terre. La raison réelle de cette décision, selon les analystes, est un désir de Washington de se rapprocher de Moscou pour obtenir son appui dans le dossier iranien, notamment lors de la prochaine rencontre des «6 + 1» du 1er octobre, la mise en forme d'une «nouvelle architecture» de défense européenne et l'avancée des pourparlers sur le désarment avant l'expiration du traité Start fin 2009. Moscou, qui a applaudi cette décision, renonce au déploiement des missiles Iskander à Kaliningrad, une enclave russe encerclée par l'Union européenne et attend de voir plus clairement les trois propositions de l'Otan : renforcer de la coopération, revitaliser le Conseil Otan-Russie (l'organe de consultation entre l'Alliance atlantique et Moscou) et analyser les nouveaux défis sécuritaires du XXIe siècle.