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Abdelmadjid Merdaci-Sociologue : « Exorciser la mémoire des violences subies »
Publié dans El Watan le 22 - 09 - 2009

On assiste à une recrudescence des batailles rangées entre tribus ou cités. Peut-on parler d'un nouveau phénomène de société ?
Dès lors qu'un événement s'inscrit de manière récurrente dans l'espace public et a fortiori s'il engage des groupes, il exprime un état de la société. Celui des « batailles rangées », encore trop récent pour faire l'objet de recension systématique et d'une analyse informée, croise, selon toute apparence, deux registres, celui de la violence endémique de la société algérienne d'une part, et celui des bandes, essentiellement juvéniles, d'autre part, qui assurent une partie du procès de socialisation de ces acteurs à la fois dans la continuité des enracinements familiaux et dans le désir de construction autonome d'appartenance et de substitution. La rue, le club sportif, les musiques ou encore la mosquée peuvent être autant de codes de ces projections dans le champ social. Ces faits doivent être aussi entendus en relation avec le caractère profond, durable, de la plus significative des mutations de la société algérienne : l'urbanisation qui inscrira à l'horizon 2020 près de 90% de la population algérienne. Ainsi donc, c'est d'une certaine manière les accrocs du passage de la tribu à la cité, les ratés de l'acculturation urbaine que signalent les phénomènes relevés.
S'agit-il d'une résurgence de l'esprit de clan au sens khaldounien ?
Pour autant que la sociologie khaldounienne s'était assignée l'analyse des relations entre ce qu'il nomme « omran el badaoui » (la civilisation rurale) et « omran el hadhari » (la civilisation citadine) dans le sens de la montée en puissance, et vers la cité, du premier et de sa progressive substitution à l'autre enclin au déclin, la mobilité sociale, ses fondements économiques et culturels restent à la base de la démarche d'Ibn Khaldoun. J'entends bien que la question porte aussi sur la possibilité d'une nouvelle forme de « aççabiya » et sur ce terrain, seule une recherche empirique pourrait apporter des éléments de réponse. A mon sens, le problème devrait alors se poser en termes de construction d'identités multiples de ces acteurs juvéniles et notamment de la récurrence de la violence dans ces constructions.
Quelles peuvent être les causes de l'apparition de cette nouvelle forme de violence ?
Quels que soient les registres de la violence en Algérie, de la violence faite au femmes ou aux enfants en passant par les formes de violence politique ou d'inquisition religieuse, les fondements historiques et anthropologiques, des chocs multiples de la colonisation aux traumas de la guerre d'indépendance, l'impératif reste fondamentalement celui de la mobilisation informée des acteurs sociaux, du débat démocratique et du travail d'expertise pour à la fois exorciser les mémoires des violences subies et initier une forme d'apaisement et de travail de deuil collectif et pour récuser la violence comme modalité de règlement des conflits entre individus et groupes sociaux. Les exemples les plus récents en la matière indiquent que nous n'en prenons pas le chemin.
Quelle est la part de responsabilité de l'Etat dans cette régression, sachant que les conflits entre tribus sont dus essentiellement aux problèmes de foncier ?
La responsabilité décisive de l'Etat tient en la gestion quasi cynique des inégalités de tous ordres au sein de la société que traduisent les hégémonies de l'incompétence, de l'impunité, de la corruption, des phénomènes générateurs de puissantes frustrations et vecteurs du recours à la violence.
La répression est-elle la seule solution pour juguler ce problème ?
La répression est l'un des socles du régime autoritaire algérien. Celle des libertés individuelles et collectives est concomitante aux autres modalités d'exercice du contrôle sur la société, y compris le recours aux énoncés religieux. L'histoire des sociétés se lit sur le long cours et celle de la société algérienne aussi. L'expérience coloniale a largement enseigné que la répression, quels qu'en aient été les motivations et les objectifs, aura été contre-productive et n'aura pas empêché le projet national algérien.


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