Six entreprises publiques économiques du groupe Sider rejoindront, dans les prochains jours, le portefeuille du groupe indien Metal Stell Algérie anciennement Ispat El Hadjar. Depuis le 18 octobre 2001, ce groupe, dont le siège est à Londres, est propriétaire à 70% de l'ensemble des unités de production de celui qui fut le complexe sidérurgique El Hadjar. L'information a été donnée, quarante-huit heures à peine, après le face-à-face télévisé dans le cadre de l'émission « Enjeux » de Smaïn Kouadria représentant l'UGTA et membre du conseil syndical de l'entreprise Metal Stell El Hadjar et Hamoud Benhamdine pour le ministère de la Participation et du Développement de l'investissement. L'avis du Conseil de participation n'étant qu'une simple formalité du fait de l'absence d'autres soumissionnaires, le débat économique est ainsi relancé avec cette nouvelle cession de ce qui restait encore comme patrimoine du Trésor public algérien. Le rendez-vous de cette fin février 2005 a son utilité. D'autant qu'à la cession des 4 premières entreprises que sont Emballages métalliques (EMB), des Produits longs (ENTPL), Métanof et Alfatus, devrait suivre celle de Anabib Ghardaïa et El Hadjar avec l'Algérienne de fabrication tube spirale (Alfatus). Ces deux dernières intéressent également deux autres groupes étrangers : l'anglais Primary et l'allemand Bender. L'un est un traider des produits plats alors que l'autre est un producteur de produits longs. C'est donc dans une atmosphère de veillée d'armes entourée de confidentialité à laquelle les syndicalistes n'ont pas droit, que les discussions ont été entamées. Il y est question autant de préservation de postes de travail que de protection des intérêts vitaux de l'industrie nationale. Rien ne s'oppose à ce qu'il accorde un oui à Mital Stell pour accaparer les 6 entreprises. Mêmes si leur soumission serait étudiée uniquement en ce qui concerne Anabib et Alfatus, l'anglais et l'allemand ne sont pas considérés comme de sérieux concurrents. L'indien s'était bien préparé à cette échéance en sollicitant des experts allemands, français et d'ex-cadres dirigeants du groupe Sider pour un état des lieux des entreprises en question. Entre les mains Mital Stell avait les conditions des décideurs algériens portant sur la nécessité de préserver les 3000 postes de travail existants , le programme d'investissement et les débouchés. Cela ne représentait pas un réel handicap. Pour les Indiens, seul le bon état de l'outil de production pouvait les amener à soumettre leurs propositions. Le Trésor public algérien ayant déboursé plusieurs dizaines de millions de dollars pour « la réhabilitation » de ces équipements. C'est donc sans surprise que les experts ont souligné que leur acquisition ne présentait aucun risque. « Toute opération de privatisation d'une entreprise publique économique devrait se faire dans la transparence et avec la participation du partenaire social qui est le syndicat », avait affirmé Smaïn Kouadri lors de l'émission télévisée.