Près de 60% des revenus de l'Algérie sont toujours générés par les entreprises qui appartiennent à l'Etat, notamment du secteur de l'énergie, selon un rapport mensuel de janvier 2005 sur les programmes de privatisation dans les pays méditerranéens réalisé par le réseau euroméditerranéen pour la promotion des investissements (Anima). Cette tendance n'est que de 4% pour le Maroc. Cela démontre les disparités qui existent en matière de libéralisation et de privatisation dans les économies des pays de la sous-région du Maghreb, souligne le rapport. La moyenne dans les pays du pourtour méditerranéen est de 15,5%. Anima fait remarquer qu'on est loin de la configuration qui prévalait durant les décennies 1970 et 1980 durant lesquelles ce taux était de 80%. Anima est un projet européen destiné à aider 10 pays du sud de la Méditerranée et du Moyen-Orient considérés comme étant des partenaires de l'Union européenne (UE) qui d'ailleurs finance le projet. Il s'agit, entre autres, de l'Algérie, de l'Autorité palestinienne, de l'Egypte, d'Israël, de la Jordanie, du Liban, du Maroc, de la Syrie, de la Tunisie, de la Turquie ainsi que de Chypre et Malte qui sont deux nouveaux membres de l'UE. L'objectif, indique-t-on, « est de les aider à acquérir les stratégies et les instruments pour attirer les investissements étrangers ». A long terme, la tendance qui veut que l'implication du gouvernement dans les affaires économiques soit relativement importante sera renversée pour laisser place au secteur privé. L'Algérie recèle le plus grand nombre d'opportunités d'investissements dans la région méditerranéenne, selon ce rapport. Ainsi, 90% des potentialités y sont concentrées. Sur les 893 projets concrets répertoriés par le rapport, 785 se trouvent en Algérie. Anima impute cette situation au fait que l'engagement de l'Etat dans l'économie du pays est encore important et que l'Algérie n'a pas entamé son processus de privatisations que bien après les autres pays. Globalement, les opportunités d'investissements dans les pays sur lesquelles s'est penchée Anima concernent essentiellement les activités industrielles. La plupart des 900 opportunités recensées, est-il souligné dans le rapport, sont « d'un niveau modeste » mais concernent des secteurs dits rentables tels que le tourisme, l'énergie ou encore les télécoms. Anima rappelle que la plupart des pays Meda n'ont amorcé les réformes en vue d'avoir un environnement propice à l'investissement qu'au début des années 1990. La nécessité d'attirer des capitaux étrangers a poussé les gouvernements de ces pays à prendre des mesures dans ce sens.