Les autorités algériennes ont décidé de donner un vrai coup d'accélération aux privatisations. Il y a une volonté politique clairement affirmée d'avancer et ce, dans le cadre d'un programme de réformes structurelles. L'enjeu fondamental pour l'économie algérienne : stimuler l'initiative privée et dynamiser l'économie hors hydrocarbures. Pour les entreprises étrangères, notamment arabes c'est une occasion pour renforcer leur présence ou prendre pied sur un marché à fort potentiel de croissance Le ministre des Participations et de la Promotion des investissements, Abdelhamid Temmar, a fourni, récemment, une masse d'informations sur le processus de privatisation des entreprises publiques. Depuis 2003 à juin 2006, 396 opérations de privatisation ont été effectuées, tous secteurs compris. Dans ces opérations, les salariés ont eu droit à des reprises jugées intéressantes (117 entreprises en tout). L'entreprise nationale privée, s'y est taillée, elle, la part du lion. Il est à noter que le privé national enregistre un taux de croissance faible (seulement deux pour cent). Et, pour le privé et pour le public, l'Etat a promis une mise à niveau soutenue. En plus des soixante millions d'euros que l'UE a débloqué pour aider à cette mise à niveau, le gouvernement mettra également la main à la poche. En ce qui concerne, le développement local durable, un programme qui concerne dix millions d'Algériens appartenant au monde. C'est une opportunité pour le privé, s'il veut créer davantage de PME. C'est une politique d'encouragement à l'investissement que le gouvernement est en train de mettre en place. Par ailleurs et en ce qui concerne la politique menée depuis 1999, il faut noter que la différence du premier quinquennat présidentiel où il s'agissait d'instaurer la stabilité politique, économique et sociale ainsi que l'absorption des effets des politiques des années 1990 avec le deuxième qui se caractérise, lui, par la transformation du système économique pour l'édification d'une nouvelle économie. Il y a lieu également de relever la mise en ordre de l'économie nationale, et la restructuration. Abordant les secteurs économiques considérés par les pouvoirs publics comme étant les plus à même de reconstituer une économie assortie de compétitivité et d'une croissance durable, l'industrie est la seule activité qui permette de répondre à cet objectif sans pour autant négliger les autres secteurs dont notamment l'agriculture, le tourisme et la pêche. Des secteurs retenus dans la stratégie économique du gouvernement. C'est un choix par le fait que l'Algérie n'est pas un pays profondément agricole en raison notamment de son climat semi-aride tandis que le tourisme est un créneau qui ne génère pas forcément une croissance durable. Dans un pays comme l'Algérie, la croissance durable réside “dans l'industrie”. Un parc industriel national incomparable dont bénéficie l'Algérie, par rapport aux pays voisins, lui donne un avantage comparatif indéniable. Ces choix sont argumentés du fait que l'économie algérienne étant encore en phase de transition, l'intervention des pouvoirs publics est encore nécessaire durant un certain temps pour protéger son industrie. Le ministre des Participations et de la Promotion de l'investissement avait affirmé dans ce cadre : “Je ne lâcherai pas le secteur industriel, bien que l'on dise de moi que je suis un libéral parmi les libéraux”. N'étant pas un marché comme les autres, parce qu'il n'est pas concurrentiel, le marché du foncier doit être “réglementé et non régulé”. Abdelhamid Temmar a déclaré que le travail de réorganisation du foncier a commencé : l'offre du marché, de même que la demande, ont été ainsi identifiées. Le ministre a annoncé que des milliers d'hectares sont à mettre à disposition. A cet effet, l'Etat va puiser dans l'excédentaire, le résiduel et dans les terrains non occupés. L'excédentaire (15 000 hectares) désigne les terrains issus, grossièrement, mais pas seulement, d'opérations de privatisation. Le résiduel concerne les terrains hérités de sociétés privatisées ou disparues. Toutes ces assiettes appartiennent au domaine public. Restent cependant les collectivités locales. 338 hectares, un parc d'EPL, sont disponibles. L'ensemble des éléments liés au foncier industriel ont été compulsés et mis dans une banque de données. L'idée est de faire émerger un marché du foncier de l'Etat sous-tendu par un système normalisé, géré par des agences immobilières. Les terrains circonscrits, reste à déterminer le prix de cession. C'est une question à laquelle travaille actuellement le gouvernement algérien. Abdelhamid Temmar regrette, par ailleurs, que des investissements aient été perdus, dans un passé récent, à cause de problèmes du foncier. Il se veut toutefois rassurant et serein quant aux perspectives. Puisque, une fois réalisée l'autoroute Est-Ouest, bien des problèmes relatifs au foncier trouveront solution. Ainsi, une zone industrielle aussi importante que celle de Chlef sera à deux heures de route d'Alger, un gain de temps considérable, incitatif à l'investissement. Le foncier, bien que ce ne soit pas une problématique isolée, n'a pas suivi le mouvement de mutation que connaît l'économie nationale. Spécialistes, opérateurs, administration, institutions, tout le monde en a fait état. Le CNES, dans l'un de ses rapports de conjoncture sur la situation du foncier, a recommandé des solutions. De toilettage en toilettage, sa gestion aléatoire semble s'installer dans la durée, au grand désespoir des investisseurs, à commencer par les nationaux. Des propositions ont été formulées par des chefs d'entreprise dont ceux structurées dans le FCE.