«L'attitude du directeur qui a fermé toutes les portes du dialogue avec les praticiens, est la cause de la protestation. Le climat de travail qui se détériore nous oblige à réagir. Pour vous donner un petit aperçu de la situation, il faut noter les conditions catastrophiques de travail, l'absence de tableau technique au niveau des points de garde (pharmacie, labo, radio), le manque de produits de base lors des gardes, rendant la prise en charge du malade impossible, et exposant par là même parfois le praticien à l'agressivité du public, et l'absence du minimum de confort au niveau des établissements de santé (sanitaires propres au personnel, climatisation, vestiaires, etc.). La sécurité aux points de garde laisse à désirer. Pas de repas, ni de transport pour les personnels de garde, et traitement de faveur pour certains travailleurs aux dépens d'autres, sont les autres problèmes», dira la représentante des médecins, qui poursuit: «La non-rémunération des gardes pendant douze mois et les rappels de la prime de rendement (2008, 2009, 2010, 2011), sont les sources de tracasseries des praticiens qui sont à bout. Il faut aussi souligner que le médecin est exposé à une mutation expéditive à tout moment. Pour preuve 4 ou 5 collègues qui n'ont pourtant rien demandé, ont été mutés avant-hier.» Le représentant des spécialiste qui abonde dans le même sens, met le doigt sur la prime de performance: «L'accumulation des problèmes non réglés nous contraint à observer dans un premier temps un sit-in. Pour ne pas trop s'étaler sur les différentes entraves, nous tenons à parler de la prime de performance. Nous refusons la fiche d'évaluation individuelle établie par le directeur de l'ESPS qui interprète à sa manière le décret n° 11-199 du 24 mai 2011 relatif au nouveau régime indemnitaire, attribuant au spécialiste une indemnité de 30%.» Pour connaître la version de l'administration, nous avons pris attache avec le directeur de l'EPSP, qui a bien voulu nous éclairer: «Les rémunérations des gardes et primes de rendement qui n'ont été versées jusqu'à maintenant, ont été retardées par des procédures administratives. Le travail a été fait, on n'attend que le visa du contrôleur financier. Pour ce qui est des conditions de travail, vous n'avez qu'à venir constater de visu dans quelles conditions pratiquent nos médecins. A propos de la prime de performance et des mutations, ce sont de points de gestion exclusivement du ressort du directeur de l'établissement. Ceci dit, et pour aplanir tout quiproquo, une séance de travail a été tenue ce matin avec les représentants de médecins. Pour le bon fonctionnement de la structure constituée de 14 polycliniques, 20 salles de soins et 2 services spécialisés, une deuxième réunion est prévue pour la semaine prochaine.»