Au moment où les enseignants désertaient l'école algérienne, fuyant les affres du terrorisme, le ministère de l'Education n'avait trouvé que ces «hors spécialités» pour combler le déficit dans l'enseignement. Ces derniers avaient alors bravé le danger durant de langues années. Ils s'étaient retrouvés dans les régions les plus reculées du pays. Certains avaient été même affectés à l'extrême Sud. Des ingénieurs ayant suivi leurs formations universitaires en français avaient accepté d'enseigner cette langue au moment où les professeurs de français étaient la cible des islamistes quittaient le pays. A présent, ils ne demandent qu'une éventuelle décision des autorités. Ces derniers se rejettent la balle. Le ministère de l'Education affirme que le recrutement reste l'affaire de la Fonction publique. Tandis que cette institution, qui s'appuie sur le statut particulier des enseignants, promulgués en 2010, rejette les dossiers qui ne remplissent pas les conditions. A ce propos, M Idir Achour, porte-parole du CLA, le conseil des lycées d'Algérie, se prononce
Propos d'Idir Achour sur la situations des enseignants contractuels by elwatan
* Chronologie des mouvements des contractuels de l'Education nationale La contractualisation dans la Fonction publique en général et dans le secteur de l'Education en particulier avait été introduite comme formule de recrutement à partir de 1986 à titre exceptionnel. Cette formule de recrutement a été officialisée dans le statut général de la Fonction publique en 2006. La formule a été adaptée dans les différents statuts particuliers des différents secteurs. Dans le secteur de l'Education nationale, plusieurs mouvements de protestation ont eu lieu pour l'intégration des contractuels. • 1990 : premier mouvement de protestation. Environ 100 000 contractuels avaient été intégrés. • 1992 : second mouvement de protestation mené par la FNTE –UGTA. 15000 enseignants avaient été intégrés en 1992. • Entre 2001 et 2002 : le secteur a connu d'autres mouvements de protestation. Cette fois-ci, dans le cadre de l'association des enseignants sans statut créé à cette époque-là par le défunt coordinateur des lycées d'Alger, Redouane Osmane (lien externe). La mobilisation des sans statut avait abouti à l'intégration de plus de 18 000 enseignants. • Entre 2009 et 2011 : Plusieurs mouvements de protestation qui ont permis l'intégration de plus de 30 000 enseignants. Actuellement, il reste environ plus de 3000 enseignants (2600, selon des chiffres officiels) contractuels non régularisés. Motif ? Leurs diplômes ne correspondent pas à la matière enseignée. Enseignante contractuelle témoignant sur sa… par elwatanvideo
Ils ne désarment pas… Ces enseignants ne désarment pas. Depuis près d'une année, ils se donnent rendez-vous chaque semaine devant les directions de l'éducation à travers le pays pour dénoncer leur marginalisation. Mieux, ils n'écartent pas de camper devant la Présidence de la république prochainement. A maintes reprises, ils avaient été bastonnés par les forces antiémeutes, mais ils ne veulent rien lâcher. Les enseignants contractuels exigent aujourd'hui du ministère de l'Education la remise de la copie de l'instruction présidentielle, l'intégration immédiate et sans conditions de l'ensemble des contractuels qui, après des années de service, se heurtent à l'intransigeance du ministre de l'Education qui rappelait récemment que le dossier des contractuels était clos. « Nous avons régularisé 30 000 enseignants contractuels et le reste, non régularisé, n'a rien à voir avec le secteur. Les gens non régularisés ne disposent pas d'un diplôme en relation avec l'enseignement. Il est hors de question de recruter des agronomes ou des ingénieurs en sciences maritimes pour encadrer nos enfants», avait déclaré en décembre dernier à Médéa. Mais, cela n'affecte pas la détermination de ces enseignants qui ne veulent pas quitter le terrain de la contestation avant que leur intégration ne soit effective.