Tout a commencé le 23 décembre 1913. Ce jour, la FED (Réserve fédérale américaine) est née. La Banque centrale américaine est désormais une banque privée composée de 12 banques non américaines (internationales), parmi lesquelles la Goldman Sachs, la lP. Morgan Bank, la Rothschild Bank et la Rockefeller Bank. La FED a le monopole de la création de la monnaie de papier, si le gouvernement américain a besoin d'argent, il devra l'emprunter à la FED. Les citoyens doivent payer la dette et le taux d'intérêt qui va avec (fixé à 8% en 1991). Quand l'Etat empruntait de l'argent auprès de la Banque centrale, il n'avait aucun intérêt à payer, mais ce n'est plus le cas. Les banksters ont pensé à tout, l'impôt sur le revenu a été créé le 25 février 1913 pour garantir le payement de la dette. C'est ainsi qu'ils ont asservi tout un peuple. Le 3 janvier 1973, le président français, Georges Pompidou, ex-directeur général de la Rothschild Bank, signe la loi n° 73-7 qui contraint l'Etat à faire crédit aux banques privées et à payer des intérêts. Le 13 décembre 2007, les vingt-sept Etats membres de l'Union européenne signent le Traité de Lisbonne, qui entrera en vigueur le 1er décembre 2009. L'article 123, de ce traité interdit à la Banque centrale européenne (BCE) et aux banques centrales des Etats membres d'accorder des crédits aux autorités publiques et aux entreprises publiques. Les pays signataires doivent se retourner vers les banques privées qui, elles, ont le droit d'emprunter de l'argent à la BCE, à faible taux d'intérêt. L'histoire ne s'arrête pas là. La mainmise sur les banques centrales est l'élément le plus important du plus grand hold-up jamais organisé, mais il reste d'autres éléments, les banksters sont beaucoup plus pervers que certains ne le pensent. Nous ne parlerons pas des principales crises financières du XXe siècle déclenchées délibérément par ces fauteurs avant septembre 2008. Le journaliste américain, Matt Taibbi, les explique très bien dans son article «Goldman Sachs : la grande machine à bulles», paru en juillet 2009 dans le magazine Rolling Stone. Intéressons-nous à la crise financière actuelle, la plus funeste de tous les temps. C'est Blythe Masters, la banquière de la lP. Morgan qui a inventé les armes financières de destruction massive, selon l'expression du journal britannique The Guardian. Pierre Jovanovic, l'un des derniers journalistes d'investigation talentueux en France, lui a consacré tout un livre, un vrai plaisir intitulé Blythe Masters, paru aux éditions Jardin des livres en 2011. Dans le monde de la finance, ces armes sont nommées : les Crédit Default Swap (CDS). En réalité, elles existent depuis près d'un siècle, mais à partir de 1994, Blythe Masters les a développées massivement. Larousse donne la définition suivante : «Le crédit default swap est un contrat d'assurance protégeant une banque contre un risque de crédit.» En fait, la banque, pour s'assurer contre le risque de défaut de payement, peut acheter un contrat CDS, par exemple, auprès d'un fonds monétaire qui s'engage à lui rembourser en cas de défaut (il lui vend une assurance). Le vendeur de CDS (assureur) peut vendre un nombre considérable de contrats, en espérant encaisser une prime annuelle sans aucun frais, s'il n'y a pas de défaut. Le marché n'est pas régularisé et les traders spéculent sur la hausse ou la baisse de ces produits financiers. Dans une file d'alpinistes, quand quelqu'un tombe, il entraîne tout le monde avec lui, c'est exactement ce qui s'est passé après le déclenchement de la crise des subprimes, en 2006, avec le krach des prêts immobiliers aux Etats-Unis. Le gouvernement s'est trouvé dans l'obligation de renflouer les banques, le système économique risquait de s'effondrer, des caisses de retraites, des compagnies d'assurances et d'importantes sociétés industrielles représentaient les plus grands vendeurs de CDS (assureurs). Lorsqu'il s'agit de la dette d'un Etat, les conséquences sont plus graves encore. Derrière la crise financière de la Grèce, les hedge funds (fonds d'investissement non cotés à vocation spéculative) sont à la manœuvre. Il faut dire que lorsque la demande des CDS sur la dette d'un pays augmente, cela signifie que les investisseurs souhaitent s'assurer contre le défaut de paiement, parce qu'ils croient que l'Etat est proche de la faillite. En conséquence, les agences de notation financières (comme Moody) baissent la note de confiance du pays. Et si la note de confiance baisse, alors les taux d'intérêts seront plus élevés. Qui se trouve derrière les hedge funds qui attaquent la dette des Etats européens en spéculant sur la hausse des CDS ? Telle est la question. Selon Mireille Zak, journaliste suisse du magazine économique Bilan, auteur du livre La fin du dollar paru aux éditions Favre en 2011, la dette des USA est plus dangereuse que celles de la Grèce et pourtant ce n'est pas elle qui constitue la cible privilégiée des hedge funds ! Quoi qu'il en soit, les créanciers sont remboursés. Quand on nous dit que la Banque centrale européenne a acheté la dette de la Grèce, cela veut dire qu'elle a donné l'argent du contribuable aux banksters. Les banques continuent à gagner beaucoup d'argent sur la dette et les CDS, mais, en parallèle, elles préparent une superbe frappe financière sur le monde de la matière première. Elles achètent toutes les matières sur cette planète. Les banksters ont ouvert un casino où les jetons sont des métaux, du pétrole, du blé, du sucre, du café et même des bovins. Ce qui nous promet des hausses importantes des prix en 2012. En 2010, la lP. Morgan a acheté 50% de la production mondiale de cuivre, la Goldman Sachs possédait déjà les trois plus importantes sucreries au Brésil. Après la mainmise sur les banques centrales, les banksters sont en train de contrôler les matières premières. «Tout homme qui a du pouvoir est porté à en abuser ; il va jusqu'à ce qu'il trouve des limites», nous dit Montesquieu. Dans L'Esprit des lois (1748), il prône la nécessité de la séparation des trois pouvoirs (législatif, exécutif, judiciaire). Pour qu'on ne puisse pas abuser du pouvoir, il faut que par la disposition des choses, le pouvoir arrête le pouvoir, dit l'éminent philosophe français. Montesquieu n'a pas parlé des banques, parce qu'à l'époque leur pouvoir était limité. Mais aujourd'hui, si on écrit une Constitution, il faudra penser à restreindre le pouvoir des banques et insister sur le fait que seul l'Etat a le droit d'émettre la monnaie nationale. C'est Mayer Amshel Rothschild qui a dit : «Donnez-moi le pouvoir de créer la monnaie et je me moque de qui fait les lois !»