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A FONDS PERDUES
Le banquier qui �fait le travail de Dieu� Par Ammar Belhimer [email protected]
Publié dans Le Soir d'Algérie le 12 - 10 - 2010

La crise financi�re du capitalisme de l�automne 2008 a accentu� un peu plus les tendances monopolistiques du syst�me. De nos jours, le nouvel �tat-major de l�imp�rialisme mondial est r�duit � quelques ca�ds comme Goldman Sachs, JP Morgan, Barclays, Cr�dit Suisse et Deutsche Bank. Tous les autres �tablissements financiers survivants du ressac sont pass�s dans le second cercle.
Le nouvel oligopole nourri par les recapitalisations publiques � op�r�es au prix d�un alourdissement des dettes des Etats �, la liquidation de centaines de grosses banques concurrentes, la mise en faillite de larges secteurs industriels et la ruine de nombreux autres sp�culateurs et gros �pargnants, un tel oligopole est le produit le plus �labor� de l�abolition du Glass-Steagall Act(*) en 1999 et de la d�r�glementation totale des places financi�res qui l�a pr�c�d� depuis le milieu des ann�es 1980. Si Goldman Sachs est le grand gagnant de la crise, c�est parce qu�il a r�ussi � tisser une toile d�araign�e �qui unit le c�ur de la haute banque d�affaires aux d�cideurs de Washington, Paris, Bruxelles ou P�kin. Ou de Londres, le centre de cette n�buleuse qu�est la City�. Marc Roche, journaliste financier fran�ais du quotidien Le Monde, en poste successivement � New York, Bruxelles, Washington et Londres, vient de consigner ses connaissances approfondies du milieu dans un bel ouvrage LA banque : comment Goldman Sachs dirige le monde(**). Lloyd Blankfein, le P-dg de Goldman Sachs, qui r�gne sur la finance mondiale dans le plus grand secret, a raison de dire : �Je ne suis qu�un banquier qui fait le travail de Dieu�. Jugez-en par vous-m�mes ! �Goldman est partout : la faillite de la banque Lehman Brothers, la crise grecque, la chute de l�euro, la r�sistance de la finance � toute r�gulation, le financement des d�ficits et m�me la mar�e noire du golfe du Mexique�, nous dit Marc Roche. On pourrait ajouter aussi : la famine en Afrique, les sauterelles au Sahel et le terrorisme dans le monde arabo-islamique ! On verra plus loin pourquoi. Banque d�affaires, Goldman est sur tous les fronts avec un app�tit insatiable : la vente de titres obligataires �mis par les multinationales, la ma�trise des privatisations comme des fusions-acquisitions, la gestion d�actifs, le march� des actions, la banque-conseil, le trading d�obligations et de mati�res premi�res, etc. Goldman Sachs � le saint des saints de la finance internationale � est sur tous les fronts. En 1999, il est aux c�t�s du gouvernement grec qui le r�mun�re grassement en qualit� de banque d�affaires charg�e d��optimiser la gestion� de ses comptes � de fait maquiller ses bilans et dissimuler l�ampleur de ses d�ficits � afin de pouvoir adh�rer � la monnaie unique (l�euro) conform�ment aux crit�res �dict�s par le Trait� de Maastricht (dette inf�rieure � 60 % du PIB et d�ficit budg�taire sous les 3 %). Dans l�affaire, c�en est vraiment une, Goldman Sachs aura servi de �passeur� � un passager clandestin de l�union mon�taire europ�enne. La travers�e a emprunt� un moyen de transport que les radars de la surveillance financi�re europ�enne ont mis du temps � d�celer. En effet, Goldman Sachs a pu faire arriver le voyageur � bon port en mettant au point un syst�me de couverture de risque appel� Credit Default Swaps (CDS), qu�on peut d�finir comme des contrats d�assurance sur une dette garantissant au cr�ancier qu�il sera rembours� m�me si son d�biteur se d�fausse : �Ils offrent donc aux investisseurs la possibilit� de limiter les risques associ�s � des obligations, qu�elles soient �mises par des Etats ou des entreprises. Autre avantage : le march� de gr� � gr� de cet instrument financier est fabuleux�. Traduisez par �fabuleux� : se pr�te � la sp�culation la plus effr�n�e, hors de toute publicit�, � l�abri des regards, loin des places boursi�res et de leurs r�gles contraignantes. Comme le rel�ve Marc Roche, ��tonnante absence d�image publique quand on sait que, par ses interventions tous azimuts (sp�culation, OPA, hedge funds, capital-investissement�), la maison p�se indirectement sur le circuit �conomique des produits de consommation et mod�le l�existence de chacun.� Ainsi donc, Goldman Sachs aura per�u une double r�mun�ration : comme banquier-conseil d�Ath�nes et en sp�culant sur la dette de ce pays, avant de le faire contre l�euro. Marc Roche revient avec force d�tails sur un autre �pisode marquant de l�actualit� financi�re : l�OPA de Mittal Steel sur Arcelor en 2006, une bataille qui s�est sold�e par �une victoire �crasante des march�s et une d�faite humiliante des politiques�, notamment fran�ais. L�OPA men�e d�une main de ma�tre par Goldman aura �t� une guerre sans concession et une victoire compl�te du sid�rurgiste indien contre la vieille Europe industrielle. Plus pr�s de nous, la crise des subprimes, ou cr�dits hypoth�caires, r�v�le une autre face diabolique de la banque. En 2005, en pleine euphorie boursi�re, elle met au point un produit financier bas� sur un portefeuille de cr�ances comprenant essentiellement des subprimes, donc des cr�dits hypoth�caires � risque. Ces collateralized debt obligations (CDO) sont frapp�s d�un nom de code latin : Abacus. Un an plus tard, en d�cembre 2006, la banque d�cide de se d�lester progressivement de ses avoirs en cr�dits immobiliers, provoquant quasi instantan�ment la faillite d�une petite caisse hypoth�caire am�ricaine (Ownit Mortgage). Cela met du m�me coup la puce � l�oreille de Goldman pour la suite des �v�nements : elle se d�barrasse aussit�t de ses subprimes toxiques � alors qu�au m�me moment Abacus, l�habile montage de son ing�nierie financi�re, prosp�re : ses concurrents Bear Stearns, Lehman, Merrill Lynch, Citigroup ou AIG accumulent des portefeuilles toxiques de l�ordre de centaines de milliards de dollars. Moralit� de la chose : � quel titre un banquier refuserait-il de vendre � ses clients ce qu�ils r�clament comme produit financier ? Lorsque les concurrents faillis d�couvrent le subterfuge, il est d�j� trop tard et la plupart d�entre eux sont soit d�j� enterr�s soit trop honteux � reconna�tre avoir �t� aussi dupes. La banque allemande IKB, par exemple, compte entreprendre une proc�dure en r�paration � la suite d�une perte colossale enregistr�e apr�s ses achats d�Abacus ! Pour Marc Roche, �ces baroudeurs qui sont de tous les coups tordus, se consid�rent comme des corsaires, pas des pirates. Dans les faits, c�est l�inverse. D�un c�t�, au service de son client, Goldman Sachs affr�te le navire, remplit ses soutes, engage l��quipage, finance le voyage. De l�autre, en pleine mer, ses propres flibustiers attaquent le m�me b�timent, le pillent, le coulent�. A ce genre de reproches, relay�s par le s�nateur am�ricain Levin, le 27 avril 2010 � lors des fameux hearings sur la crise - le patron de Goldman Sachs, Lloyd Blankfein, r�plique avec un sang froid extraordinaire. Le s�nateur L�vin : - Votre employ� lui-m�me (il parle de son adjoint, le Fran�ais Fabrice Tourre � ndlr) dit que ce proc�d� est merdique. Vous les vendez � vos clients sans les en informer, puis vous misez contre. N�y a-t-il pas l� conflit d�int�r�ts ? Lloyd Blankfein : - Dans le contexte des march�s, il n�y a pas de conflit. Chacun choisit le risque qu�il prend. L�arrogance de Goldman Sachs se comprend : elle sait sur qui compter pour avoir m�thodiquement plac� ses hommes aux postes-cl�s des gouvernements. Il place A Washington, le secr�taire au Tr�sor de George W. Bush, Hank Paulson, qui �tait l'ancien Pdg de Goldman alors qu�aujourd�hui ses anciens dirigeants entourent Tim Geithner� le secr�taire au Tr�sor d'Obama. L'Europe n'�chappe pas � ses filets : sont pass�s par elle certains anciens commissaires europ�ens (Mario Monti, Peter Sutherland), un ancien de la Bundesbank (Otmar Issing) et Mario Draghi, actuel gouverneur de la Banque centrale italienne et patron du Conseil de stabilit� financi�re charg� de � tenez-vous bien ! � coordonner les efforts mondiaux de r�gulation. Le monde est entre de bonnes mains.
A. B.
(*) H�rit�e des ann�es 1930, cette l�gislation op�rait une s�paration herm�tique entre les banques commerciales ordinaires et les �tablissements d�investissement (selon la terminologie anglosaxonne) ou banques d�affaires (selon l�expression europ�enne).
(**) Marc Roche, LA banque : comment Goldman Sachs dirige le monde, Aldin Michel, Paris 2010, 310 pages.


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