Comme il fallait s'y attendre, les commerçants du centre ville de Aïn El Hammam ont fait entendre leur voix, en s'opposant, fermement, aux travaux de démolition qui devaient être entamés cette semaine. Dimanche dernier, dès huit heures du matin, ils se sont regroupés devant le bâtiment Timsiline afin d'éviter « le fait accompli, imposé par les autorités locales », indiquent les protestataires qui ont renvoyé les employés communaux, venus installer une clôture de sécurité, nécessaire avant l'entame de la destruction. Appelés à la rescousse sur les lieux du regroupement, les services de sécurité observaient discrètement ce mouvement qui a attiré une foule de curieux. Quelques jours auparavant, les commerçants avaient adressé une correspondance au président de l'APC pour l'informer de leur décision de s'opposer « fermement et pacifiquement » à la démolition. La revendication principale des futurs « délogés » concerne leur recasement qu'aucun responsable n'ose leur promettre. « Même le wali, auprès de qui nous avons introduit une demande d'audience, depuis plusieurs mois, ne nous a pas répondu. Est-ce demander l'impossible que de proposer un dialogue qui nous fixera sur notre avenir ? », nous apprendra le propriétaire d'un kiosque téléphonique. Les banderoles suspendues en travers de la route, écorchant les responsables communaux, résument leur colère. On peut y lire des slogans tels que : « Quels sont les coupables de la catastrophe ? Les commerçants et les habitants seront-ils les seuls à payer ? » Après maintes discussions avec les services techniques de l'APC, le collectif brandit une banderole et entame une marche à travers la ville.