En dépit des nombreuses opérations de relogements et de démolition des constructions illicites entreprises par les autorités locales, il semblerait que rien ne puisse arrêter la poussée des habitations précaires à travers le territoire de la wilaya d'Oran. En effet, les dernières statistiques de la commission de wilaya chargée de ce dossier font état de plus de 7 800 habitats précaires recensés au niveau de 13 quartiers répartis sur plusieurs communes d'Oran, dont Sidi Chahmi, Es-Sénia et les agglomérations d'Aïn Baïda, Bouamama et Daya, sachant que le fameux lieudit Douar Cheklaoua regroupe à lui seul 900 habitations illicites où vivent plus de 3500 personnes dans la précarité absolue. Les mêmes services estiment également que l'absence de mesures répressives rigoureuses, pour contrer le phénomène, favorisent la formation de ces pseudo- foyers à raison de 25 à 30 constructions par mois. Il faut noter que le pourcentage des programmes de résorption des habitats précaires est bien maigre par rapport à la demande locale, puisque que le nombre des familles relogées dans ce cadre varie entre 7000 et 10 000, alors que celles qui vivent encore sous des tôles, bâches et autres abris de fortune sont bien plus nombreuses. Le peu d'opérations de démolition de constructions illicites et les poursuites judiciaires à l'encontre des individus qui les ont érigées ont laissé place à une véritable mafia de commercialisation de sites aménagés illicitement dans les zones forestières pour la fabrication d'habitats précaires. D'où la nécessité d'élaborer une réelle stratégie socioéconomique pour éviter que ce phénomène ne prenne de l'ampleur avec la baisse du pouvoir d'achat et la crise économique.