Pendant que le prix de la pomme de terre continue à grimper pour atteindre 60 DA sur le marché local, des quantités importantes estimées à 8242 tonnes sont stockées. 5642 sont entreposées pour le compte de « Prod », une structure relevant du ministère de l'Agriculture, et 2600 tonnes pour celui de la Direction de l'Agriculture. Les frais d'emmagasinage sont à la charge, rappelons-le, du ministère de l'Agriculture dans le cadre du plan national de régulation de cette denrée de base. En dépit de la demande sur cette marchandise et de la hausse du prix de vente, ce même ministère tarde, nous dit-on, à procéder au déstockage de ce tubercule afin de lutter contre la spéculation. Mais pour d'autres sources, le problème réside surtout dans l'absence d'actions concrètes et efficaces en matière de contrôle de la chaîne de distribution. On rapporte que des mandataires font la loi et imposent leur diktat pour tout ce qui concerne les quantités à mettre sur le marché et les tarifs à appliquer au stade de gros et au détail. Un tour au marché de gros des fruits et légumes de Chlef, l'un des plus importants du pays, nous a permis de constater que la disponibilité y est mais que le prix de vente n'est guère abordable. 50 DA le kilo pour un produit issu d'un long stockage, cela relève, pour beaucoup, de l'impensable à ce niveau de la distribution. On apprendra que les quantités sont livrées au compte-goutte afin de maintenir les prix actuels, au grand dam des consommateurs qui assistent impuissants à l'érosion de leur pouvoir d'achat et aux dysfonctionnements et dérèglements constatés. A quoi a servi donc l'effacement des dettes des fellahs ? s'interrogent les citoyens.