La filière de la pomme de terre est entrée dans une phase de professionnalisation et ce ne sont que les premiers fruits de ce travail. Il y a exactement une année, la pomme de terre affichait des prix outranciers allant jusqu'à 120 DA le kilo. La situation a été intenable. Certains annonçaient l'échec des mesures prises par le ministère de l'Agriculture pour maîtriser cette filière, d'autres allaient jusqu'à prédire des émeutes de la pomme de terre et les plus pessimistes annonçaient carrément la chute du gouvernement. Rien n'y fit car un an plus tard la situation est tout autre et les résultats sont là. Aujourd'hui, la pomme de terre coûte sur le marché entre 25 et 35DA le kilo. Un prix largement à la portée des petites bourses. Cela est dû à la disponibilité du produit assurée par une production en arrière-saison qui a dépassé le million de quintaux. Mais aussi par la pomme de terre de primeur, en cours de récolte et dont les prévisions dépasseront les 900.000 tonnes. C'est justement grâce à cette production que le marché est approvisionné en cette période de soudure, réputée pour la cherté de ce féculent. Ce phénomène a d'ailleurs était constaté l'année dernière où, en pareille période, les prix ont dépassé les 70DA/kg pour atteindre 100DA/kg, voire 120DA/kg dans certaines régions du pays, au mois d'avril. Il faut dire que l'année dernière était l'année de la consolidation et de la structuration de la filière pomme de terre. Il s'agissait d'asseoir une assise solide et pérenne à travers la professionnalisation des acteurs activant dans la filière. C'était également l'année de la consolidation du Syrpalac (Système de régulation des produits agricoles de large consommation), un mécanisme de régulation conçu et mis en place pour protéger les revenus des agriculteurs et préserver le pouvoir d'achat des consommateurs. En somme, c'est le résultat d'un travail soutenu. «Le ministère de l'Agriculture, avec l'aide d'autres partenaires, est en train de maîtriser la situation et je dois vous affirmer que l'année 2010 sera véritablement celle de la professionnalisation de cette filière», a déclaré Djamel Barchiche, responsable du département de la communication au niveau du ministère de l'Agriculture. «La stabilisation des prix n'est en fait que le fruit d'un travail de longue haleine pour maîtriser la production de la pomme de terre», a ajouté le même responsable non sans souligner «qu'il y va maintenant des parties concernées pour réguler le marché, car, dit-il, le ministère de l'Agriculture a pour premier rôle de produire et nous sommes en train de produire.» Pour cette année, des quantités de pomme de terre très importantes ont été stockées dans les entrepôts de la SGP Proda, répartis à travers le territoire national. Aussi, la sensibilisation des agriculteurs quant au profit qu'ils peuvent tirer de ce mécanisme est telle que ces derniers (les agriculteurs) proposent eux-mêmes leur produit à Proda, à la différence de l'année dernière où c'était Proda qui s'approchait des agriculteurs pour acheter leur production. Si ce comportement signifie quelque chose, c'est bien la prise de conscience des agriculteurs quant à la nécessité d'adhérer au Syrpalac pour se protéger et les consommateurs contre les spéculateurs qui sévissent en de pareilles périodes.