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Carnet de route en Haïti
Publié dans El Watan le 16 - 03 - 2012

Après Les Cayes, la route reprend ses droits. Un panneau m'intrigue : Polis Kouche. Et pan ! c'est un dos d'âne que nous prenons – presque – dans la figure. Vous l'avez compris, non ? Cela veut dire «Police couchée» et en fait, cela annonce un dos d'âne ! Puis, nous traversons Aquin où une banderole accueille le visiteur «Bon anniversaire Saint-Thomas d'Aquin». Etonnant, non ? L'anniversaire de la naissance de Thomas d'Aquin célébré dans un coin improbable d'Haïti. C'est que ce pays est étonnant, je vous le dis. Il n'est pas rare de trouver un café littéraire et même… un café philo. Oui, c'est Haïti. La route continue, basculant vers l'autre côté de la mer Caraïbe, passant par Petit-Goâve, la ville de naissance de l'écrivain Dany Laferrière.
Puis vient Léogâne et son lac splendide, un lac intérieur, réserve naturelle. A mesure que l'on approche de Port-au-Prince, la circulation s'intensifie et les tap-tap filent à toute allure, doublant, faisant des tête-à-queue, des queues de poisson et autres zigzags insensés. Les 4×4 se font nombreux, les camions aussi, aucun ne cédant la route à l'autre, pas de priorité, rien que la qfasa ! Il faut avoir le cœur bien accroché, les nerfs solides et un peu de malice pour s'en sortir, car l'arrivée dans la capitale est épique. Port-au-Prince, «en ce lieu où nous nous cherchons dans les décombres», selon Frankétienne, légende vivante de la littérature haïtienne, 3 millions d'habitants, une circulation infernale, des bouchons à n'en plus finir, des égouts à ciel ouvert, des poubelles à même la rue, mais une vie palpitante, une activité débordante et des événements culturels à faire pâlir les plus riches capitales. Au hasard des rues défoncées, une mini-librairie faite de bric et de broc et vous y trouvez des romans, essais, recueils de poésie. Plus loin, une librairie en plein air : sur des fils, les livres sont suspendus. Port-au-Prince à terre. «En lettres surtout», comme le rappelle Dany Laferrière .
L'alphabet danse dans les rues de la ville, sur les frontons des boutiques ou annonçant telle profession. Et les lettres, les Haïtiens jonglent avec. Comme Syto Cavé, dramaturge, remarquable intellectuel, qui entonne chez Pascale Monnin et James Noël, par une belle soirée : «Ici est la rue des Vandales. C'est une rue d'Alger ou de Constantine, de Sétif ou de Guelma, de Tunis ou de Casablanca. (…) Ici est la rue de Nedjma, mon étoile, la seule artère où je veux rendre l'âme…» Mon étonnement est grand lorsqu'il m'apprend que c'est en 1969 qu'il a monté Le cadavre encerclé à New York. Je suis bouche bée quand Magali Comeau-Denis, célèbre comédienne haïtienne, à l'allure de princesse, s'approche de moi et me susurre : «Kateb n'est pas qu'à vous les Algériens ; il nous appartient aussi.» Elle a joué dans un spectacle de Kateb ! Julien Delmaire, poète rasta, déclame un texte de Khaïr Eddine, l'immense poète marocain. Tamara Suffren, jeune chanteuse haïtienne, lance El commandante Che Guevara…
A suivre


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