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Rachid Bebbouchi : «les mathématiques fondamentales risquent de disparaître du paysage algérien»
Publié dans El Watan le 18 - 03 - 2012

Auteur d'une dizaine d'ouvrages, dont des livres scolaires pour les élèves et des guides pour les maîtres, ce chercheur tente, à travers cet entretien, d'expliquer le phénomène de la désertion des filières mathématiques par les étudiants algériens. Il aborde également d'autres aspects liés aux études des mathématiques en Algérie.
– Peut-on dire qu'il y a désertion des filières mathématiques en Algérie ?
Le phénomène a été constaté à l'échelle mondiale. Plusieurs études ont été faites pour essayer de l'expliquer. A mon humble avis et concernant ce phénomène en Algérie, notre société exige d'un étudiant à choisir une filière «rentable» (pression des parents, des amis, de la rue). Il est vrai que les mathématiques ne débouchent pas généralement sur des métiers aussi lucratifs que la médecine, le droit, l'économie ou même l'informatique. Pour pallier cette situation, dans les années 1980, on a essayé d'imaginer des filières d'ingénieurs en mathématiques et, effectivement, les ingénieurs en recherche opérationnelle (qui n'est pas une branche mathématique répertoriée dans la nomenclature officielle de l'American Math Society) ou en probabilités et statistiques ont pu être recrutés dans des sociétés «guadrate» comme Sonatrach ou Sonelgaz, mais les filières traditionnelles en mathématiques fondamentales ont subi une désertion encore plus accentuée (en 2010, sur près de 400 étudiants en mathématique informatique, seule une dizaine ont choisi de faire la licence de mathématiques à l'USTHB). A terme, et si on n'entreprend rien, les mathématiques fondamentales risquent de disparaître du paysage algérien. Deux mastères en mathématiques fondamentales n'ont jamais pu fonctionner depuis leur création en 2009, faute du nombre exigé de 13 étudiants inscrits à l'USTHB. Est-ce que l'Algérie en souffrirait ? L'avenir nous le dira.
– Est-ce que la langue arabe pose problème ?
Le retour à la langue mathématique universelle en 2003 au niveau de l'éducation a réduit le handicap du passage du lycée (où l'enseignement se fait en arabe) à l'université (où la majorité des cours se fait en français), mais les problèmes didactiques subsistent. Dans un souci «d'algérianisation» du LMD importé d'Europe, on a certes imposé, en première année en mathématique informatique, des modules de technique de communication avec pour objectif d'améliorer le français au premier semestre, et l'anglais au second semestre chez les étudiants.
Mais les difficultés subsistent. A titre d'exemple, devant une épreuve d'algèbre proposée au premier semestre de l'année 2011-2012 pour les étudiants de première année de l'Ecole préparatoire en sciences (EPSTA), plusieurs étudiants n'avaient pas compris les mots «sapin» et «tige», mais ont confondu aussi «cercle» et «disque», ce qui est dangereux en mathématiques. Il y a encore des étudiants qui, avant de soutenir une thèse de magister ou de doctorat, doivent corriger leur texte 3, parfois 4 fois, à cause des erreurs de langue. Cela dit, que ce soit en français, en anglais ou même en arabe, on peut constater que le niveau est très faible. Et pourtant, l'arabe est la langue d'enseignement du primaire au secondaire, le français s'enseigne de la 3e année primaire au baccalauréat, et l'anglais s'enseigne depuis le collège. A ce niveau, est-ce un manque de culture dans les trois langues ?
– Est-ce que nos gouvernants sont conscients du phénomène de la désertion des filières mathématiques ?
Nos gouvernants ont été sensibilisés par ce phénomène de désertion des filières mathématiques, surtout qu'au niveau des lycées le nombre des classes de sciences exactes (anciennement mathématique élémentaire) a diminué de manière drastique. Il semble même qu'il y ait des lycées sans ces classes.
La faculté de mathématiques de l'USTHB a été pressentie par des membres de la gouvernance pour organiser une réflexion sur ce thème, et un séminaire s'est déroulé à l'USTHB en présence de responsables du ministère de l'Education nationale (MEN) en 2010, mais les recommandations qui en ont émané n'ont pas eu un fort impact. Des initiatives de vulgarisation ont été entreprises par la Direction générale de la recherche scientifique et technique (DGRST), notamment par une caravane de vulgarisation mathématique, des expositions, mais cela reste insuffisant.
– A part l'enseignement, que peut faire un mathématicien en Algérie ?
La Société mathématique de France a publié un petit fascicule des métiers auxquels on peut accéder après des études de mathématiques fondamentales. Par exemple, on y trouve le métier de courtier en bourse, économétricien, biostatisticien, analyste gestionnaire de vols, chercheur en risques industriels… Evidemment, en Algérie, on est loin de tous ces domaines. Mais pourquoi ne pas y penser ?


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