Constat n L?université algérienne forme des milliers de diplômés. Mais une bonne partie est condamnée au chômage. Rares sont les débouchés offerts aux plus chanceux et à certains audacieux. Au regard du phénomène «sans emploi» qui prend des proportions alarmantes, les diplômés sont entre le marteau et l?enclume. D?un côté, une formation inadaptée au monde du travail et, de l?autre, des entreprises qui recrutent uniquement des personnes qualifiées. Comment concilier les deux ? A L?Usthb, les spécialités technologiques (électronique, informatique, chimie industrielle et recherches opérationnelles) ont été, jusqu?à un passé récent, les plus demandées par les entreprises. Aujourd?hui, sur 500 diplômés en électronique seulement une vingtaine trouvent des emplois dans des entreprises privées. M. Demas, enseignant-chercheur en électronique, nous a confié que «la filière qui était réputée par son embauche observe une baisse dans les offres depuis les années 1990 à cause du manque de débouchés dans la plupart des entreprises publiques». Quant à la chimie industrielle et l?informatique, les entreprises exigent de nos jours des options comme «applications en laboratoires» pour la chimie, et «système et maintenance» pour l?informatique. Ces deux spécialités ne sont pas enseignées dans les instituts de Bab Ezzouar. En revanche, l?Institut national d?informatique de Oued Smar a validé l?option maintenance dans le cursus des ingénieurs. Ce qui donne plus de possibilités aux futurs diplômés de trouver un emploi qui correspond à ce profil. Par ailleurs, les filières des sciences humaines (psychologie, sociologie, histoire, langues vivantes?) sont sévèrement touchées par le chômage. «La plupart des étudiants s?orientent vers l?enseignement secondaire où parfois même ils postulent pour un poste au primaire», souligne l?un des diplômés de la section langues vivantes (anglais) qui enseigne dans un lycée d?Alger. Même l?enseignement, qui subit actuellement sa plus grave crise, est de moins en moins sollicité par les universitaires. Mais pour ne pas se retrouver sans travail, certains acceptent des contrats de vacation de 3 à 6 mois. Bien entendu, il faut au préalable être introduit ou «pistonné» par une tierce personne.