Les premières précipitations enregistrées dans la wilaya de Tipasa produisent comme à chaque fois les mêmes effets qui sèment la panique et suscitent l'ire des populations. Des torrents de boue couvrent en effet les artères et les axes routiers. La wilaya de Tipasa avait pourtant consacré une enveloppe financière de 800 millions de dinars pour construire et aménager des réseaux d'évacuation des eaux de pluie. Une opération coûteuse pour faire disparaître la gadoue, mais les automobilistes et la population appréhendent toujours les désagréments que provoquent les premières fortes averses, car elles charrient souvent tant de déchets (emballages divers, terre et matériaux) qui obstruent les artères du chef-lieu de la wilaya et les axes principaux du réseau routier. Ceci entraîne naturellement des perturbations pour la circulation des véhicules et des citoyens. En ce sens, un responsable du secteur de l'hydraulique au niveau local évoque le problème de gestion des différents projets en voie de réalisation, soulignant que les entreprises en charge de ces projets abandonnent sur place des monticules de terre, qui sont rapidement charriés par les eaux de pluie pour se déverser dans les caniveaux d'évacuation des eaux de pluie. Ces torrents de boue causent des dégâts considérables et bouchent les ouvrages réalisés par le secteur en question. « Ces ouvrages ont été réalisés pour canaliser et évacuer les eaux de pluie vers la mer et non pour recevoir des rejets de boue », déclare un technicien du secteur de l'hydraulique. De son côté, le P/APC de Tipasa nous a affirmé : « j'ai personnellement suivi les travaux de curage des réseaux d'évacuation des eaux de pluie durant la saison estivale, malheureusement les entreprises de réalisation et même certains citoyens abandonnent souvent des gravats et d'autres ordures dans la nature. A l'arrivée des pluies, tous ces détritus sont entraînés par les eaux et bouchent les canalisations. Il faut donc obliger les entreprises à nettoyer leurs chantiers qui se trouvent en amont de notre commune pour nous épargner ces mauvaises surprises qui surgissent dès qu'il y a une forte averse ». Enfin, il convient de souligner que ces premières pluies ont apporté un volume d'eau relativement faible pour le barrage de Boukourdane (Sidi-Amar), puisque le niveau de cet important ouvrage du secteur de l'hydraulique n'est que de 25,9 millions de m3 après les dernières averses. Les agriculteurs espèrent des pluies plus abondantes pour permettre le remplissage des retenues d'eau, des forages et du barrage de Boukourdane.