Photo : Lylia M. La moitié du premier mois de la haute saison, en l'occurrence juillet, est presque consommée et les plages de Tipasa n'auraient pas apparemment su comment séduire les grandes foules, du moins fidéliser les estivants qui s'y étaient rendus l'année dernière. Les statistiques obtenues de la protection civile ne font pas état d'un écart, par rapport à 2009. On parle d'une chute qui aurait atteint la barre des 44,45%. En effet, depuis le 1er juin, date marquant le début de la saison estivale jusqu'au 13 de ce mois, les 43 plages tolérées à la baignade sur tout le littoral de Tipasa ont connu une fréquentation estimée à 2 millions d'estivants, tandis qu'en pareille période de la saison dernière l'affluence a atteint les 3,6 millions d'estivants, tout en sachant aussi que ce dernier chiffre n'est pas une référence comparativement aux records enregistrés précédemment, notamment en 2008 lorsque Tipasa a terminé sa saison estivale avec un bilan faisant ressortir une fréquentation globale de plus de 31 millions. Et pourtant, en matière de commodités et aménagement des plages, force est de reconnaître que toutes les dispositions ont été prises, particulièrement ces dernières années, par les pouvoirs publics à différentes échelles pour que les sites de baignades soient à la hauteur des attentes des vacanciers. A cela s'ajoute les dispositifs de sécurité mis en place durant chaque été par le groupement de la gendarmerie nationale et la sûreté de wilaya, dans ses plages et ses axes routiers, aux fins de garantir aux millions d'hôtes un climat de tranquillité et de sécurité. En somme, la cause de ce recul est à chercher ailleurs. En attendant les réponses, la réalité est là. Les grandes plages jalonnant le littoral de Tipasa attendent désormais les week-ends pour faire tant bien que mal « le plein » de baigneurs. La partie ouest de la bande littorale (Damous, Gouraya…) déjà moyennement fréquentée en temps normal, peine cette année à drainer le minimum des foules. Les grands axes routiers traversant la wilaya à l'instar des RN11 et RN 67 qui, en période pareille contenaient difficilement leurs usagers en partance vers les plages respirent mieux cette année, du moins jusqu'à maintenant. « J'emprunte quotidiennement la route nationale du littoral pour rejoindre mon poste de travail à Tipasa ville. Ce qui m'a marqué est que par rapport à l'année dernière, cet été je n'ai pas trop souffert au milieu des embouteillages qui se formaient surtout durant les matinées en entrant ou en sortant par exemple dans les villes de Khmisti, Bouharoun et Ain Tagourait. Je n'irais pas jusqu'à dire qu'il n'y a plus de bouchons, mais ce dont je suis sûr c'est qu'ils ont baissé au point de remarquer la différence. Cependant, le week-end dernier j'avais du mal à m'y déplacer facilement au bord de mon véhicule», atteste Ahmed un habitant de Bou Ismail. Pour Mohamed, un père de famille de Hadjout, la cause de la baisse d'affluence dans les plages s'explique par l'approche du mois sacré de Ramadhan. « Aller à la plage, surtout en famille, suppose immanquablement des dépenses supplémentaires qu'on puise dans le budget mensuel. Le mois de carême est presque aux portes. Pour un père de famille de conditions moyennes le choix est vite fait. Il opte pour le principe de la thésaurisation afin qu'il puisse faire face, non seulement aux exigences de la table d'El Iftar, mais aussi pour les achats d'El Aïd. A mon avis, l'algérien moyen peut sacrifier sans regrets ses vacances pour mieux se préparer financièrement à un meilleur rendez-vous qu'est le Ramadhan », explique-t-il. Toujours est-il, la baisse du taux de fréquentation des plages à Tipasa s'est traduite par une diminution sensible du nombre des accidents de la route enregistré depuis le début de la saison estivale.