La France va expérimenter en 2010 un bracelet électronique sur les maris violents, permettant d'alerter leurs victimes lorsqu'ils approchent de leur périmètre, a annoncé la secrétaire d'Etat chargée de la famille et de la solidarité, Nadine Morano. « Nous avons le devoir de mieux protéger les femmes », a-t-elle martelé devant la presse, après avoir rappelé que 156 femmes sont mortes sous les coups de leur conjoint en 2008 et que 330 000 ont subi des violences entre 2006 et 2008. Le futur bracelet, pas plus grand qu'une montre, scellé au bras de l'agresseur, est relié à un centre de contrôle par GPS et se recharge aux mouvements du poignet. La femme battue dispose de son côté d'un petit boîtier qui se met à sonner si son ex-conjoint s'approche de son périmètre. Chaque bracelet coûtera 9000 euros, et un budget de 5 millions d'euros sera débloqué, a précisé la secrétaire d'Etat. « Ce n'est qu'un outil, il faut protéger la victime mais en même temps procéder à un accompagnement psychologique du conjoint violent : l'un ne va pas sans l'autre », a-t-elle estimé. Les tribunaux ont prononcé 4000 mesures d'éviction du domicile conjugal contre des conjoints violents entre 2006 et 2008. Mme Morano va lancer une concertation mi-octobre pour des premiers essais en 2010. Elle a précisé qu'une loi serait nécessaire pour l'utilisation de ce type de bracelet, car il ne s'agit pas du même dispositif que le bracelet déjà existant mis en place à partir de 2000 et qui se substitue à une peine de prison ou concerne des mis en examen en attente de procès. Comme en Espagne, où il aurait permis de diminuer de 14% le nombre de décès dus à la violence conjugale, ce bracelet électronique sera testé dans une région-pilote avant une éventuelle extension de son utilisation à tout le pays.