C'est le 26 novembre prochain que le tribunal correctionnel de Paris rendra son verdict relatif à l'affaire opposant la veuve de Didier Contant au journaliste Jean-Baptiste Rivoire (voir l'édition d'El Watan d'hier), accusé de violences volontaires et préméditées contre l'ancien rédacteur en chef de l'agence Gamma. Paris. De notre correspondant Le fait nouveau qui a marqué la séance d'hier c'est la présence des enfants de Didier Contant au tribunal en tant que partie civile. Lors de sa plaidoirie, Me Gérard Philipe, leur avocat, a dénoncé les procédés utilisés par Jean-Baptiste Rivoire pour « salir la réputation et la dignité » de leur père, décédé dans des circonstances troubles en 2004. Qualifiant « d'inadmissible » le comportement de M. Rivoire envers un de ses confrères, il a demandé à la cour de le juger comme il se doit, afin de « rendre justice à sa famille malmenée et épuisée par tout ce qu'elle a enduré depuis 5 ans ». Rina, épouse de Didier Contant, a, quant à elle, répété au tribunal qu'elle n'était pas dans un registre de revendication ni d'acharnement, mais qu'elle voulait juste que justice lui soit rendue. Accusée par Jean-Baptiste Rivoire d'acharnement médiatique et judiciaire à son encontre, l'épouse du défunt Contant a répliqué qu'elle n'avait jamais sollicité les journalistes, mais qu'elle a juste envoyé un communiqué à la presse. « La preuve, a-t-elle fait remarquer à l'assistance, aucun journaliste français n'est venu assister à l'audience. Quant aux journalistes algériens, ils ont réagi de leur propre chef à cette affaire car elle touche directement leur pays. » L'avocat de la plaignante, Me Philippe Gény-Santoni, en a rajouté une couche. En posant quelques questions-clés, notamment celle concernant un e-mail envoyé par M. Rivoire à Jean-Marie Montelli du Figaro-Magazine. Dans son message électronique, M. Rivoire apprenait à son correspondant que Didier Contant n'est finalement pas lié aux services français, mais qu'il a bien collaboré avec les services algériens comme témoin à charge contre Tigha Abdelkader. Comment a-t-il su cela ? Quelles sont les indications qui lui ont permis de tirer cette conclusion ? Aucune réponse n'a été apportée par M. Rivoire. Pis, ce message électronique a été au cœur du procès. Et comble de l'hérésie, il a même été versé au dossier par l'avocat de Jean-Baptiste Rivoire lui-même, Me Bourdon. Ce dernier, tout en tentant de diminuer la portée des faits, a accusé l'épouse du défunt Contant d'« experte en terrorisme algérien », de « fanatique » et de « femme qui n'a jamais réussi à faire le deuil de son mari ». Des accusations vite récusées par la plaignante, qui a mis en exergue cinq années de souffrances et de batailles menées en solitaire pour que la vérité sur la mort de son mari éclate au grand jour.