Reconnu coupable, Jean-Baptiste Rivoire devrait verser la modique somme de 750 euros, alors que le procureur avait demandé la relaxe pure et simple. Paris De notre correspondant Contactée par El Watan, Rina Sherman, la compagne du défunt Contant, s'est dit soulagée de voir Rivoire condamné, même à une petite peine : « Je suis contente. Le compte est fait. J'ai obtenu ce que je voulais puisque les faits reprochés à M. Rivoire se sont avérés justes et il a été finalement condamné par la justice française. » Et de rendre hommage à son avocat, maître Philippe Heny Santoni, qui a su, selon elle, rester toujours attaché au fond du dossier et n'est pas rentré dans des polémiques stériles qui auraient complètement dévoyé le cours du procès. Toutefois, Mme Sherman regrette que le tribunal n'ait pas pris en considération le caractère prémédité des violences à l'encontre de son défunt ami. « Si c'était le cas, explique-t-elle, M. Rivoire aurait pris cinq ans avec quelques années avec sursis et payé plusieurs milliers d'euros d'amende. » Même symbolique, la justice a été donc rendue à Didier Contant et sa compagne, après cinq années de procédure et de jugement. « Je ne ferai pas appel de cette décision pour ce qui est de moi, avoue Rina Sherman, mais si l'autre partie le fait, nous nous retrouverons alors, dans ce cas, en cassation. » Tout en dénonçant la partie adverse qui a demandé à plusieurs reprises la relaxe de M. Rivoire sous prétexte que Mme Sherman faisait de cette affaire son fonds de commerce et était experte en terrorisme, la plaignante a senti, dit-elle, que le parquet était dès le départ du côté de l'accusé. Le juge d'instruction parisien, Patrick Ramaël, qui avait enquêté sur les circonstances du décès de Didier Contant, a ordonné, le 5 février dernier, le renvoi du journaliste J.-B. Rivoire devant le tribunal correctionnel de Paris du chef de violences volontaires préméditées. Cette querelle entre journalistes n'a sans doute pas retenu toute l'attention qu'elle méritait. Pour rappel, Rivoire et Contant enquêtaient tous deux sur la mort, en 1996, des moines de Tibhirine. En janvier 2004, D. Contant, qui avait publié un premier sujet dans Le Figaro Magazine, s'apprêtait à proposer à l'hebdomadaire un nouvel article contredisant totalement la thèse de Rivoire. Au cours de sa dernière investigation, le grand reporter avait trouvé de nouveaux témoins affirmant que les moines avaient été assassinés par le GIA et il avait recueilli des témoignages mettant en doute la crédibilité des propos d'Abdelkader Tigha. Dans l'intention d'empêcher toute nouvelle publication de son confrère, J.-B. Rivoire a contacté les rédactions parisiennes, en se réclamant de sources dignes de foi, pour accuser, ni plus ni moins, Didier Contant d'être un agent des services secrets algériens et français. Didier Contant n'a pas supporté d'être ainsi calomnié et mis en cause dans son intégrité professionnelle.