«A seulement cinq semaines des élections, les autorités algériennes électorales et d'autres acteurs politiques ont encore le temps de mettre en œuvre des mesures qui peuvent accroître la transparence des législatives du 10 mai», souligne ledit rapport, en précisant que les objectifs de la délégation étaient d'«exprimer le soutien de la communauté internationale pour la gouvernance démocratique et des élections pluralistes en Algérie, ainsi que de fournir aux Algériens un rapport impartial et exact sur le processus électoral». Tout en notant avoir constaté «de nombreux aspects positifs de l'environnement préélectoral», notamment l'installation de «nouvelles institutions de contrôle, l'invitation d'observateurs internationaux et les quotas pour la représentation des femmes, qui peuvent être considérés comme indicateurs de plus de volonté politique d'organiser des élections plus ouvertes et plus concurrentielles», la délégation souligne toutefois qu'il reste encore des défis à relever afin de garantir une élection libre. «Un certain nombre de règlements et procédures demeurent vagues ou indéterminés», a déclaré Anis Ghodbane, membre de la délégation et vice-président des communications pour l'Association tunisienne pour l'éveil démocratique. «Les personnes rencontrées par la délégation ont soulevé un certain nombre de plaintes concernant des irrégularités dans les listes électorales, le rôle et les responsabilités des commissions de surveillance et de supervision nouvellement créées, et les complications dans les inscriptions des candidats», précise encore le même rapport. Anis Ghodbane estime qu'«en dépit des invitations pour la présence d'observateurs internationaux, aucune disposition n'existe actuellement pour l'accréditation des observateurs nationaux non partisans de la société civile algérienne malgré leurs demandes». Ceci en appuyant sur le fait que «le dépouillement du scrutin est un domaine particulier où l'observation du citoyen peut donner plus de crédibilité au processus électoral». Sur la base de ces constatations, Carole James, membre de la délégation et de l'assemblée législative de Colombie britannique, fait remarquer que dans le sillage du Printemps arabe «les Algériens veulent un véritable changement… Pourtant les citoyens semblent sceptiques que de nouvelles dispositions juridiques à elles seules peuvent accroître la transparence et mener à un parlement plus crédible, capable d'influer considérablement sur le processus des réformes». «Ouvrir le processus de dépouillement à tous les types d'observateurs» Irena Hadziabdi, membre de la délégation et présidente de l'Association européenne des administrateurs des élections, souligne pour sa part que «des mesures peuvent être prises dès aujourd'hui pour plus de confiance de la population dans ces élections et dans le processus politique de l'Algérie de façon plus générale». En guise de mesures, la délégation du NDI énumère une série de recommandations, en tête celle d'exhorter les autorités à «ouvrir le processus de dépouillement des voix à tous les types d'observateurs, y compris les observateurs nationaux, des représentants des partis politiques, et les observateurs internationaux, pour dissiper toute préoccupation que cette étape du processus est susceptible de manipulation». Le NDI estime aussi que «Les autorités électorales devraient permettre à la société civile algérienne d'organiser des initiatives d'observation, de clarifier le processus d'accréditation et devrait diffuser largement l'information et en temps opportun». Ceci et d'appeler les partis politiques et les citoyens à profiter de toutes les opportunités afin de «maximiser la transparence, par exemple en assistant au dépouillement des bulletins de vote et à la publication des résultats dans les bureaux de vote». Autre proposition du NDI, celle consistant à demander «la publication des réglementations en suspens et la clarification des ambiguïtés de procédure aussi rapidement que possible par les autorités électorales, en partenariat ouvert avec les commissions nationales de surveillance et de supervision des élections». Aussi, le NDI plaide pour que «les autorités électorales précisent comment la répartition des sièges sera faite pour les femmes afin d'assurer que les résultats proportionnels prévus par la loi sont atteints de manière équitable». La dernière recommandation stipule que «les partis politiques devraient s'efforcer de gagner la confiance des électeurs par des plates-formes responsives et des efforts de sensibilisation, et de maximiser la participation des jeunes et des femmes dans les campagnes électorales». Le document du NDI précise en outre que la mission préélectorale «sera suivie par le déploiement d'observateurs à long terme, qui resteront en Algérie jusqu'au jour du scrutin et après les élections».