Le taux de consommation des crédits alloués durant l'année écoulée au profit de la wilaya de Boumerdès reste en deçà des aspirations des habitants de la région. Les chiffres communiqués lors de la dernière session de l'APW laissent sceptiques quant à la réalisation des objectifs tracés pour la relance de la dynamique de développement au niveau local. Le bilan des activités de l'an 2011 fait état de la consommation de 29,50% des crédits, soit 13,001 milliards de dinars (MDA) sur les 44,074 MDA octroyés pour la wilaya. Les projets inscrits connaissent des retards considérables, et tous les secteurs sont touchés ; l'éducation, la santé, le logement, l'hydraulique, les travaux publics, l'agriculture, etc. Les engagements triomphalistes pris à tous les niveaux de la hiérarchie quant à la prise en charge effective des doléances des habitants de la région peinent toujours à se traduire dans la réalité. L'échec est cuisant. L'année écoulée a vu la clôture de 215 opérations dont 84 programmes sectoriels de développement (PSD) et 131 programmes communaux (PCD) sur un total de 1237 projets inscrits dont 904 relèvent des anciens programmes. Le bilan de l'administration laisse ressortir que les projets communaux de développement connaissent une cadence plus au moins acceptable dans la réalisation par rapport aux opérations prévues dans le cadre des PSD. Pourtant c'est ce dernier volet qui bénéficie de la grosse part du budget. Les responsables de la wilaya ont consacré à ce dernier 37,680 MDA soit 92,6% du budget contre 2,512 MDA pour les PCD et 3,882 pour le plan sectoriel centralisé (PSC). Le bilan fait état de 751 projets dont 604 relevant des anciens programmes qui ont été inscrits dans le cadre des PSD. À la fin de l'année on a recensé 84 opérations clôturées, 143 achevées physiquement et 298 qui font encore l'objet de travaux. La même source indique que 191 autres projets sont en cours de lancement, 4 sont à l'arrêt et 33 ne sont pas encore inscrits. 317 des projets qui traînent relèvent du plan quinquennal précédent. 86 autres datent de 1999. Ces statistiques sont révélatrices à plus d'un titre et laissent penser que rien ne va plus en matière de développement dans cette wilaya aux grandes potentialités agricoles et touristiques. Aujourd'hui, les responsables de l'exécutif sont plus que jamais interpellés afin de trouver la faille et rattraper ce retard qui aura sans aucun doute des conséquences négatives sur les conditions de vie des habitants de la région. Pour ce qui est des PCD, le bilan fait état de l'inscription de 486 opérations dont 300 relèvent des programmes précédents. Les 32 communes de la wilaya ont clôturé 131 opérations, soit une moyenne de 4 projets par commune.Les 343 opérations restantes sont en cours de réalisation.Les autorités locales ont beau expliquer les raisons et les causes de ce blocage mais aucune mesure n'est prise pour remettre la machine sur les rails. La multiplication des rencontres avec les bureaux d'études et les directeurs de l'exécutif depuis l'arrivée du nouveau wali a certes permis de remédier à certaines incohérences dans la gestion, mais cela s'est avéré insuffisant au vu des contraintes qui entravent l'action publique sur le terrain. Certains élus ont mis à nu la contreperformance des outils de réalisation et des autres intervenants dans la concrétisation des objectifs escomptés, précisant que certaines entreprises ne sont pas bien dotées en matière de moyens humains et matériels pour qu'elles soient à la hauteur de leur mission. D'autres relèvent le manque de coordination entre les différents services et demandent la révision du code des marchés publics pour pouvoir lancer les projets dans un délai très court. La commission nationale des marchés met parfois plusieurs mois pour étudier les rapports et les dossiers qui leur sont transmis par les directions de wilaya. Aussi, l'obligation de passer par l'Anep (Agence nationale d'édition et de publicité) pour la publication des avis d'appel d'offres n'est pas de nature à arranger les choses. Selon des élus, de nombreux projets n'ont pas trouvé preneurs en raison de la publication des annonces en question dans des journaux à faible tirage.