La quasi-totalité des municipalités de la wilaya n'ont pas dépensé les enveloppes financières qui leur ont été attribuées en 2012 pour améliorer le cadre de vie des citoyens. Le taux de consommation des budgets affectés pour le développement de la wilaya de Boumerdès demeure toujours en deçà des aspirations de la population locale. Il y a quelques jours, le wali, M. Abbas, a révélé que pas moins de 107 projets, inscrits dans le cadre du plan communal de développement (PCD) depuis plusieurs années, ne sont pas encore lancés alors que 400 autres connaissent des retards considérables dans leur réalisation. S'exprimant lors d'une rencontre avec les nouveaux maires, le chef de l'exécutif de wilaya a rappelé d'emblée que «la durée de ce genre d'opération ne devrait normalement pas dépasser un an». Mais d'aucuns savent que ce genre de problème n'est pas nouveau dans cette wilaya où la plupart des projets de développement ont connu des réévaluations de leurs montants avant leur concrétisation. L'on se souvient que l'année 2011 a vu la clôture de 215 opérations dont 84 PSD (programme sectoriel de développement) et 131 PCD sur un total de 1.237 opérations inscrites, dont 904 relèvent des anciens programmes. Ce retard, qui n'est pas sans conséquences sur le vécu de la population, est dû, selon le wali, au laxisme et à la défaillance des assemblées élues. Pour étayer ses propos, le même responsable a précisé que la quasi-totalité des municipalités de la wilaya n'ont pas dépensé les enveloppes financières qui leur ont été attribuées en 2012 pour améliorer le cadre de vie des citoyens. La commune de Bordj-Menaïel, qui croule sous les ordures depuis la fermeture, en 2010, de la décharge de Vachet, a dégagé un excèdent de 6,3 millions de dinars (MDA). Boumerdès n'a pas consommé 4 MDA, Ouled Moussa (4,5 MDA), etc. Même les aides affectées au titre du programme de 2011 n'ont pas été utilisées pour donner une image hospitalière aux centres urbains de la région. Le chef de l'exécutif de la wilaya a laissé entendre que ce n'est nullement les moyens qui manquent pour faire le ramassage des ordures ménagères s'amoncelant à chaque coin de rue. Pour lui, cette insalubrité résulte de la démission des élus et du laisser-aller des responsables des services de la voirie. Il en veut pour preuve le nombre d'agents de nettoiement (155) qui n'assurent pas leurs tâches et le manque d'entretien des engins de collecte d'ordures, dont la plupart ne sont pas exploités depuis des années, à cause des pannes qui ne sont jamais réparées à temps. A rappeler dans ce sens qu'une somme de 113,9 MDA a été dégagée sur le budget de wilaya en octobre dernier pour l'entretien des parcs roulants des communes de la région et l'achat des bacs à ordures. Mais il s'est avéré que peu de communes s'en sont servies. Lors de la rencontre, le wali n'a pas manqué d'inviter les nouveaux élus à s'impliquer activement pour trouver des solutions au problème des oppositions exprimées par des citoyens dans la région contre la réalisation des projets de développement prévus dans leurs localités respectives. C'est le cas des CET (Centre d'enfouissement technique) projetés à Khemis El Kehchna et à Zaâtra, bloqués depuis plusieurs années à cause de «l'entêtement» de certains habitants réclamant leur transfert ailleurs. M. Abbas a fait remarquer que certains élus ne font aucun effort pour changer l'avis de leurs administrés en leur expliquant que de tels projets n'auront aucun impact négatif sur leur santé. «Le comble, c'est que certains élus font parfois tout à fait le contraire. À Khemis El Khechna, on a découvert que les citoyens qui s'opposent à l'implantation du CET sont des proches d'anciens membres de l'exécutif communal. À Boudouaou, des élus sortants avaient même encouragé leurs enfants à construire sur des terrains appartenant aux exploitations agricoles collectives (EAC)», a-t-il déploré, invitant les nouveaux maires à œuvrer pour changer les choses à l'avenir.