Les spécialistes ont tiré la sonnette d'alarme avec la multiplication inquiétantes des maladies respiratoires et celles de la peau. L'environnement dans la wilaya de Sétif est un secteur à la traîne. Et pour cause, la situation se dégrade chaque jour davantage et va en s'aggravant avec des conséquences négatives, voire dramatiques sur la population, au vu, notamment, des décharge publiques, ou sauvages, pour être plus juste. En effet, sur les 60 décharges publiques recensées dans la wilaya de Sétif, aucune n'obéit aux normes scientifiques régissant une telle activité. Pour de nombreux citoyens que nous avons approchés, il ne s'agit pour eux que d'une décharge sauvage, une plaie nauséabonde et surtout fatale qui reçoit quotidiennement des tonnes d'ordures ménagères et des déchets industriels et hospitaliers. Le même son de cloche est à Guelta Zerga, où les riverains sont en colère et ne savent plus quoi faire contre les odeurs, la fumée et les sachets en plastic emportés par le vent qui leur empoisonnent la vie depuis maintenant plus d'une décennie. A Sidi Haider, en revanche, c'est carrément le revers de la médaille. Les odeurs nauséabondes empestent l'atmosphère sur plusieurs kilomètres à la ronde. Des chiens et des rats, de la taille d'un chat, se disputent les ordures. Un danger auquel assistent, impuissants, les citoyens surtout les enfants, soumis à tous les risques de maladies et autres contaminations. La gestion et le contrôle de ces décharges, notamment les plus importantes d'entres elles, doivent être activées en attendant la généralisation d'une gestion saine et rigoureuse des autres. Les maladies de la peau et celles respiratoires sont considérables à travers la wilaya, particulièrement à proximité des décharges sauvages qui prolifèrent un peu partout. A El Eulma, c'est un dépotoir sauvage qui a vu le jour, tenez-vous bien, devant les portes même d'un cimetière ! Le même cas de figure à Bir El Arch, où les déchets sont jetés un peu partout sans aucun respect pour l'environnement. Les forêts situées le long de la RN5 sont devenues de véritables poubelles à ciel ouvert, surtout à la sortie est de la ville d'El Eulma. A Aïn Lahdjar, dans la daïra de Aïn Azel, les citoyens sont exposés aux maladies eu égard à un réseau d'assainissement défaillant, alors qu'au niveau du chef-lieu de wilaya, en l'occurrence les cités de l'Abattoir et Bizar, c'est la catastrophe ! L'hygiène y est absente, les odeurs nauséabondes empestent l'atmosphère, les déchets jonchent le sol et les eaux usées coulent à ciel ouvert. Il suffit de faire un tour pour se faire une idée sur la situation. Aïn Oulmène, l'une des plus importantes villes de la wilaya, n'est pas mieux lotie. Le cadre de vie y est en nette dégradation. Les ordures font malheureusement partie intégrante du citoyen, même si lui aussi a une part de responsabilité par son manque de civisme. A El Eulma, deux panneaux ont été installés dans la ville en vue de sensibiliser les habitants sur leur cadre de vie au moment où les ordures sont omniprésentes, parfois même sur la chaussée. Il est indéniable que la santé et le bien-être du citoyen sont liés à l'hygiène de l'environnement et constitue, de ce fait, le baromètre de tout développement durable. Il est connu que les maladies transmissibles, ou de la pauvreté, sont des indicateurs de la dégradation de l'hygiène et des conditions socio-économique de la population. Il ne faut plus s'étonner lorsqu'on parle, souvent, du retour de maladies d'un autre temps.