L'effondrement d'une partie d'un balcon, jeudi dernier, au 5 rue Hassiba Benbouali, causant le décès d'un piéton, remet au goût du jour le problème de la sécurité des passants au cœur de la capitale. En effet, ce n'est pas la première fois (ni la dernière malheureusement) qu'une partie d'un immeuble vétuste, datant de l'époque coloniale s'écroule, mettant ainsi en danger la vie des citoyens. Les opérations de rafistolage et de raccommodage lancées par les pouvoirs publics, à l'occasion de différentes manifestations politiques et culturelles (sommet arabe, Panaf', etc.), n'ont pas porté leurs fruits. « Ces opérations se sont déroulées sans la moindre étude, encore moins des plans détaillés des bâtisses. Voyez seulement dans quel état se trouvent la plupart des immeubles de la capitale et vous aurez une idée sur les budgets alloués à ces opérations de rafistolage, réalisées dans la précipitation par des ouvriers n'ayant aucune qualification et sans couverture sociale », témoigne un habitant. Un autre déclare que toutes ces opérations avaient pour but de « maquiller les imperfections et autres fissures suite au séisme de mai 2003. Un peu de plâtre par-ci, un coup de peinture par-là, et le travail est fait. La sécurité des occupants des lieux passe au second degré », ajoute notre vis-à-vis. « Plusieurs habitations connaissent ce phénomène, les façades ont été ravalées sans résultat. Au centre-ville, les autorités de wilaya préfèrent décaper les arcades, sans vraiment se soucier de l'état des immeubles et des balcons dont des parties importantes se détachent. Les conséquences risquent d'être fatales », précise-t-il. Interrogé, le vice-président, chargé des affaires sociales à l'APC d'Alger-Centre, affirme que l'opération de réhabilitation lancée par les services de la wilaya suit son cours. « Nous avons établi une fiche de santé de tous les immeubles situés dans le périmètre de notre commune. Nous avons lancé la première tranche de l'opération au niveau du boulevard Larbi Ben M'hidi, et cette opération se poursuivra étape par étape pour toucher la majorité des immeubles vétustes d'Alger-Centre. Nous ne pouvons entamer des chantiers un peu partout dans cette période estivale et pénaliser les citoyens », précise cet élu. A Sidi M'hamed, c'est une autre paire de manches. Selon une source crédible, les services de l'APC, qui voulaient entamer une opération de réhabilitation des balcons et des façades extérieures de plusieurs immeubles, n'ont pu obtenir l'aval de la wilaya. L'APC n'a pas reçu l'aval de la wilaya pour entamer ces opérations, du moment que les immeubles ne sont pas un bien des collectivités locales. Des mises en demeure ont même été envoyées aux habitants, afin de procéder à des travaux sur les balcons et les façades extérieures de leur habitation », affirme notre source qui précise que cela peut constituer un danger, en sus du coût faramineux que cela représente pour un père de famille. A Hydra, dans les quartiers populaires de cette commune chic, à l'instar de immeubles Sellier, Bois des Pins ou les Tours, les habitants s'impatientent pour une réelle prise en charge de leurs doléances concernant cet épineux problème des balcons. « Des individus ont été blessés et des véhicules endommagés suite à la chute de parties des balcons. Nous avons envoyé des lettres à l'APC afin de prendre en charge ce problème. Nous attendons toujours leur réponse, et sommes même prêts à contribuer financièrement », affirment des habitants de Sellier, qui ajoutent que ce problème, en plus du fait qu'il constitue un danger, a enlaidi leurs habitations. Par ailleurs, nous avons tenté de joindre le P/APC d'El Harrach pour avoir de plus amples informations sur ce sujet. Notre interlocuteur nous répondra comme suit : « Vous ne vous intéressez qu'aux problèmes de logements et de baraques des citoyens. Je n'ai rien à vousdire. » Sans commentaires !