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Nabni propose un plan Marshall
Publié dans El Watan le 27 - 05 - 2012

De l'économie centralisée du début des années 1960 en passant par la gestion de la crise des années 1990 jusqu'à une transition économique «inachevée, sans vision ni stratégie cohérente» sous le règne de Bouteflika, l'Algérie navigue à vue, 50 ans après l'indépendance. «Le pays se dirige droit sur un iceberg», a prévenu Nadji Benhacine, économiste et membre de l'équipe Nabni, faisant allusion à la fin des hydrocarbures, seule mamelle du pays, qui se profilerait autour de 2020-2025, selon une hypothèse qualifiée de «raisonnable». Du coup, si rien de sérieux n'est entrepris à court terme, l'Algérie risque le naufrage. «Si on attend encore 5 ans, il sera trop tard», ajoute-t-il.
C'est dans cet objectif de la nécessité de diversifier l'économie algérienne afin de préparer l'après-pétrole que l'initiative citoyenne Nabni a commencé à publier ses travaux, réalisés dans le cadre de la préparation du rapport du «Cinquantenaire de l'indépendance : enseignements et vision pour l'Algérie de 2020». Hier, les initiateurs de Nabni ont rendu publics, lors d'une conférence-débat organisée à Alger, leurs premiers travaux consacrés au «Développement économique et création d'emplois», premier thème d'une série de propositions.
Le projet de Nabni identifie quatre leviers «fondamentaux de rupture» nécessaires à mettre en œuvre afin de réussir la diversification de l'économie nationale. En appui de ces leviers, le projet propose 15 premiers «chantiers de rupture» qui constituent, selon les initiateurs de Nabni, des «tournants» dans chaque domaine d'activité. Le premier levier consiste à «couper le cordon de la rente». A ce titre, Nabni suggère que l'Etat inscrive dans la Constitution un échéancier planifiant la fin de l'allocation de la fiscalité pétrolière au budget de l'Etat, la mise en place de trois fonds d'investissement et engage une refonte de la politique fiscale et budgétaire qui prépare la transition vers la fin de la rente.
Le second levier que propose Nabni est d'«engager la nation dans une stratégie économique cohérente» en préconisant de mettre en place un cadre de l'investissement et des affaires qui soit parmi les trois premiers de la région méditerranéenne et parmi les 50 meilleurs mondiaux d'ici 2020, d'engager une stratégie industrielle de soutien aux secteurs émergents, aux exportateurs, aux secteurs pourvoyeurs d'emplois ainsi qu'aux entreprises innovantes.
Aussi, il est exhorté de redéfinir la politique commerciale des taux de change qui soit en ligne avec la stratégie industrielle et, enfin, de réformer en profondeur le secteur financier pour le mettre pleinement au service du financement de l'économie. Pour son troisième levier, le projet Nabni recommande l'adoption d'une «nouvelle approche des politiques de l'emploi et de la formalisation de l'économie». Pour y arriver, le projet en question suggère la refonte des politiques du marché du travail pour encourager l'emploi formel et l'insertion des jeunes et la mise en place d'une stratégie nationale d'incitation à la formalisation de l'économie.
Le dernier levier auquel appelle Nabni est de «changer de manière fondamentale le cadre de gouvernance économique». Au chapitre des chantiers à engager, il est recommandé de réorganiser les institutions en charge des politiques économiques, de reformuler, de manière fondamentale, le rôle de l'Etat, de revoir la gouvernance et les capacités des institutions économiques et des organes de régulation, de mettre l'entreprise au centre du processus de conception, de décision et d'évaluation de programmes économiques, enfin d'évaluer des politiques publiques et de promouvoir la transparence. Autant dire un plan Marshall.
Vision et contraintes
Selon la vision économique de Nabni, l'Algérie entamerait, à l'horizon 2020, une trajectoire «soutenue de croissance forte, diversifiée et créatrice d'emplois». En termes d'objectifs chiffrés, le projet table sur une croissance hors hydrocarbures d'au moins 7% à partir de 2015, ramener la part de l'industrie dans le PIB à 10%, doubler le taux d'investissement privé pour atteindre 20% du PIB contre moins de 10% aujourd'hui et ramener le taux de chômage à 7%. Les initiateurs de Nabni escomptent aussi porter à 10% la part des exportations hors hydrocarbures, atteindre 20 entreprises par 1000 habitants en termes de densité des entreprises (proche de la moyenne des pays émergents à forte croissance), faire figurer l'Algérie parmi les 3 meilleurs du pourtour méditerranéen et les 50 meilleurs mondiaux en matière du climat des affaires.
Enfin, le projet de Nabni propose que soit mis en place un budget de l'Etat en grande partie indépendant des recettes de la fiscalité pétrolière. Ceci dit, de nombreuses contraintes minent la concrétisation de cette vision, soulignent les concepteurs de l'initiative. Il s'agit du poids de la rentre pétrolière, principale contrainte à la diversification, d'un environnement économique qui bloque toute dynamique de diversification, de politiques d'emploi déficientes et d'une approche répressive du phénomène de l'informel ainsi que des tâtonnements des institutions de conduite des politiques économiques et de la déficience de la gouvernance économique.
Saluant le travail accompli par l'équipe de Nabni, Abderahmane Hadj-Nacer, ancien gouverneur de la Banque d'Algérie, a souligné qu'il est nécessaire de «définir les équilibres des pouvoirs et la richesse licite» car, selon lui, la nature du régime empêche le libre investissement et la rente pétrolière est distribuée sans aucune contrepartie au détriment de l'intérêt collectif.


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