Le tourisme se porte toujours mal dans la wilaya de Boumerdès. Les responsables devant œuvrer à développer ce secteur fondamental n'ont encore rien entrepris pour améliorer les conditions d'accueil des estivants. D'aucuns auront constaté que le tourisme dans la wilaya se limite aux trois mois de la saison estivale. Mais, là aussi, peu de choses a été fait pour rendre les plages de la région plus attractives. Même les opérations d'embellissement tardent à être lancées, et ce, en dépit de l'affectation de budgets nécessaires. Les élus des localités côtières et les services de la direction du tourisme font preuve de laxisme. Sinon comment peut-on expliquer la non-application des recommandations émises par la commission du tourisme de l'APW en mars 2011 visant à remédier aux insuffisances signalées au niveau des 25 plages autorisées à la baignade ? Certaines de ces plages sont dépourvues du minimum de commodités susceptibles d'attirer des vacanciers : absence de sanitaires et de douches, prolifération d'ordures, commerce informel, manque d'éclairage et d'infrastructures d'accueil, non respect des normes d'hygiène, etc. L'exemple le plus édifiant peut être constaté à Figuier, à 3 km du chef-lieu de la wilaya. Cet endroit, jadis site féerique, est relégué aux oubliettes depuis plusieurs décennies. Le cas de ces quelques citoyens qui s'y sont rendus la semaine dernière pour s'y prélasser un moment avant de repartir tout déçus, témoigne de l'absence d'amélioration des conditions d'accueil. Les ordures et autres déchets divers jonchent tous les coins de cette plage, comme tout un chacun peut le constater. Ce site, renfermant deux plages, compte en tout trois baraques de fortune, actuellement fermées, et des sanitaires mais à l'abandon. Les travaux d'aménagement des lieux tant attendus par le citoyen ne sont pas encore entamés. Un habitant des environs s'offusque : «les autorités locales parlent d'une cagnotte de 3 millions de dinars (MDA) pour doter ces plages du strict nécessaire, mais concrètement rien n'est venu !». Dans le passé, ajoute-t-il, on avait tout, même des restaurants de luxe. Mais, dès le milieu des années 1990, tout le monde a fermé, à la suite notamment de l'assassinant d'un des propriétaires, se rappelle-t-on. Un autre citoyen reproche aux responsables du secteur de n'avoir rien fait pour redonner à l'endroit sa splendeur d'antan. «L'année passée ce sont les jeunes de la localité qui ont assuré l'entretien des plages pour permettre aux estivants de passer un agréable séjour», se souvient notre interlocuteur. Le même constat est relevé au niveau de presque toutes les plages de la région. À Boumerdès, l'on n'a toujours pas encore désigné d'entreprise devant combler les insuffisances signalées depuis des lustres dans les deux plages de l'ex Rocher noir. L'APC a pourtant dégagé pour ce faire une enveloppe de 6 millions de DA. Certains chefs d'entreprises postulant pour ce projet parlent de magouilles, accusant le P/APC de n'avoir pas respecté le code des marchés publics. À Cap Djenet, un élu nous dira que les avis d'appel d'offres pour l'aménagement des six plages que compte la commune vont être lancés incessamment. «Nous avons bénéficié de 4 MDA, soit l'équivalent de moins de 1 MDA par plage. Ce qui est largement insuffisant pour répondre aux besoins des estivants, notamment au niveau des plages de Benouireth et Ouled Bounoua», déplore le même élu. Cette localité balnéaire accuse un manque criant en matière d'infrastructures touristiques. Les citoyens qui s'y rendent se contentent généralement de sandwichs servis dans des baraques non raccordées au réseau d'alimentation en eau potable (AEP) et où les conditions d'hygiène laissent à désirer. Ce genre de problèmes qui incitent les vacanciers en quête de détente à fuir la région se pose avec acuité aussi du côté de Dellys, Afir et Boudouaou El Bahri.