Au-delà du fait largement admis, que la ville des Ponts vit des moments particulièrement difficiles parce connaissant une formidable mutation, induite par des projets structurants tous azimuts, il aurait été malgré tout souhaitable qu'un plan de circulation d'urgence soit élaboré pour parer à la situation inextricable, voire chaotique à laquelle les Constantinois font face aujourd'hui. Pour rallier son lieu de travail à temps, le citoyen doit user d'une patience surhumaine. Les chauffeurs de taxis, excédés, refusent de bouger, surtout en direction du centre-ville, et ce quel que soit le montant de la course proposé par l'usager, qui consent à se faire saigner à blanc. Pour y accéder ou pour en sortir, l'automobiliste doit réaliser de véritables prouesses. Les plus gros bouchons se trouvent surtout à proximité des travaux du tramway, de l'ancienne trémie Emir Abdelkader, du Ciloc, du croisement Kouhil Lakhdar (ex-Lalum), de la route menant vers Boussouf, l'avenue de Roumanie, etc. Les bus mettent un temps fou pour mener les usagers à bon port. Les disputes sont légion, et l'atmosphère est électrique dès les premières heures de la matinée. L'exemple de la station de bus de Bab El Kantara est, à ce propos, édifiant. La circulation automobile sur le boulevard des Frères Zaâmouche devient de plus en plus cauchemardesque à cause de l'anarchie qui y règne. Déjà, avec le flux important de voitures et de poids lourds, notamment aux heures de pointe, le passage vers la route de la Corniche ne se fait pas sans désagrément en raison du stationnement chaotique et prolongé de nombreux bus dans un espace limité. En dépit des réclamations faites pas les usagers et les promesses des services de l'APC, rien n'a été fait pour réguler le passage des bus et fixer leur temps d'arrêt. «Des chauffeurs de bus refusent de quitter les lieux avant de faire le plein, alors que ceux qui attendent derrière ne veulent pas prendre des passagers qui attendent sur le trottoir sous la pluie ou la chaleur», s'indigne un habitué des lieux. La station qui a été proposée comme solution provisoire il y a plus de dix ans, à l'époque ou le nombre des bus était limité, est complètement débordée avec l'octroi de nombreuses licences d'exploitation pour diverses destinations. L'arrivée des mastodontes bleus de l'ETC ne semble plus arranger les choses. En conséquence, ce sont les usagers de ce tronçon qui en subissent les frais. La semaine dernière, une file de plusieurs kilomètres s'est formée sur tout le long de la route du Chalet des Pins et tout le trajet reliant Bab El Kantara au CHU.