Des bandes de malfaiteurs s'attaquent en plein jour aux automobilistes qui empruntent l'autoroute de l'Est dans son tronçon reliant Haouch El Makhfi à la bretelle qui mène vers Réghaïa et Ouled Moussa. Avant d'arriver au barrage de la gendarmerie, dressé au beau milieu de cette voie rapide, ces groupes de bandits profitent de la file de voitures qui se forme sur plusieurs kilomètres, assaillent les automobilistes et les délestent de leurs biens sous la menace d'armes blanches. « Ils ont même une fois osé s'attaquer à un minibus rempli de voyageurs », affirme un usager de la route. Les éléments du barrage de la gendarmerie, qui se trouve à quelques encablures du lieu où sont commises ces agressions, ne daignent cependant pas intervenir. Rassuré par cette situation de laisser-faire, les malfrats ne s'embusquent même pas sur le bas côté de la route, ils arpentent carrément la chaussée et choisissent leurs victimes parmi les femmes seules au volant ou les personnes âgées. « Les agresseurs arrivent généralement en groupes et s'attaquent sans hésitation aucune à la première personne qui leur parait faible et maîtrisable et la délestent de tout ce qu'elle possède sur elle et à l'intérieur de la voiture », témoigne un automobiliste. Et de poursuivre : « Les conducteurs de voitures qui essayent d'intervenir sont tout de suite maîtrisés par les autres membres de la bande, armés qui de sabres, qui de couteaux et qui de chaînes en fer ». Des témoins affirment que lorsque les automobilistes réagissent en groupes pour contrer l'action des agresseurs, ces derniers se replient rapidement dans un champ qui se trouve à côté de l'autoroute et déclenchent une riposte à coups de pierres qu'ils ont déjà amassées en prévision d'une éventuelle réaction. De l'avis de plusieurs automobilistes, il ne serait nullement difficile pour les services de sécurité de mettre hors d'état de nuire ces gangs qui sévissent dans l'impunité la plus totale, d'autant plus que l'endroit où sont commises ces agressions à répétition est connu de tous et est le lieu de repli de ces hordes de voyous. Un père de famille, qui revenait d'un voyage de Constantine avec femme et enfants, affirme que sa voiture a été prise d'assaut par quatre de ces jeunes individus qui lui ont arraché le poste radio du tableau de bord de sa voiture : « Ma femme et mes deux enfants en bas âge ont eu un choc terrible. Il s'en est fallu de peu pour que les assaillants me poignardent avec un couteau, devant mes enfants, le fait de n'avoir pas riposté, m'a sans doute épargné le pire », soutient-il.